La cour d'appel d'Oran a prononcé samedi après-midi l'acquittement en faveur du directeur d'El Watan, Omar Belhouchet, et de la journaliste du même quotidien, Salima Tlemçani, dans l'affaire qui les opposait à l'ex-wali d'Oran, Mostefa Kouadri. Ce dernier a, rappelle-t-on, porté plainte pour diffamation suite à la publication d'une enquête sur le trafic de drogue dans la capitale de l'Ouest, réalisée par la journaliste Salima Tlemçani, ainsi qu'un entretien avec Kada Hezil, ex-DAS de la wilaya d'Oran, au journal. Il importe de rappeler qu'en première instance, le tribunal correctionnel d'Es Seddikia a condamné Omar Belhouchet et Salima Tlemçani à s'acquitter chacun d'une amende d'un montant de 50 000 dinars. Cette décision a été contestée et un appel a été interjeté par le collectif des avocats de la défense. Lors du procès, qui s'est tenu le 7 juin dernier devant la cour d'appel d'Oran, le représentant du ministère public a requis l'application de la loi. Aussi, la prononciation de la décision d'acquittement a sonné comme une reconnaissance du travail journalistique. La défense n'a pas manqué de saluer cette première dans les annales judiciaires où dame justice a donné raison à l'effort fourni par la journaliste qui a dévoilé les dessous d'un phénomène aussi grave que le trafic de drogue. Trois jours après la célébration de la Journée mondiale de la lutte contre la drogue, la décision de la cour d'Oran a été qualifiée de « juste » par la défense. « Je considère que depuis ces dernières années, c'est l'une des premières décisions sinon la première décision de justice qui consacre le bien-fondé de la légitimité de la presse dans la dénonciation des fléaux sociaux tels que la drogue et la corruption », indique maître Khaled Bourayou, avocat d'El Watan. Ce dernier ajoutera que « les magistrats ont fait une perception juste sur le rôle d'El Watan et son professionnalisme dans cette affaire. Il s'agit tout de même d'une enquête sur un sujet d'une très grande importance ». Maître Bourayou se dit toutefois déçu par le jugement qui a touché Kada Hezil, le condamnant à payer une amende de 20 000 DA. « Une telle amende est en soi une très légère condamnation par rapport aux grandes révélations qu'il a faites. Kada Hezil continuera son combat et introduira une procédure en cassation », a noté toutefois l'avocat. Nadjia Bouaricha, Rachid Boutlélis