Le procès opposant le directeur d'El Watan, Omar Belhouchet, et la journaliste Salima Tlemçani, à l'ancien wali d'Oran, Mustapha Kouadri, a été renvoyé hier par le tribunal de Seddikia près la Cour d'Oran au 18 décembre. Le procès est à son deuxième report depuis que l'affaire a été enrôlée et dans laquelle est également poursuivi l'ex-directeur de l'action sociale (DAS), Kada Hezil. Après avoir renvoyé plusieurs dossiers et examiné quelques-uns, la présidente a appelé les prévenus, aux environs de 12 heures. D'emblée, Kada Hezil a soulevé un vice de procédure lié à l'identité du plaignant. Le nom de Mustapha Kouadri n'est pas celui que comporte le Journal officiel lors de sa désignation à la tête de Médéa puisque celui-ci est Mustefaî, Mustapha Kouadri. La présidente révise ce point en affirmant à Kada Hezil que c'est au procureur de s'assurer de l'identité du plaignant. Kada Hezil insiste mais la magistrate était intraitable. Maître Bourayou demande alors la présence de Kouadri mais également de Bachir Frik, son prédécesseur, actuellement en prison à Alger pour une affaire, dit-il, « étroitement liée à celle-ci ». L'avocat de Kouadri intervient : « Mon client est un haut cadre de l'Etat. Il m'a mandaté pour le représenter. » Maître Bourayou : « Il ne fait plus partie des hauts cadres de l'Etat, il a été relevé. » La présidente réplique : « Votre client ne veut pas venir, ce n'est pas important. Sa présence n'est pas indispensable. » Maître Bourayou insiste et relance dans la foulée la nécessité de convoquer également Bachir Frik. Une insistance qui se heurte au refus de la magistrate. L'avocat de Kouadri s'avance et présente trois numéros du journal El Watan à la juge. Maître Bourayou conteste et explique que l'objet de la plainte concerne un seul numéro qui n'a rien à voir avec ceux présentés. La magistrate : « Ils n'ont pas été versés au dossier. C'est juste pour les voir. » Maître Bourayou s'offusque : « Il n'a pas à vous les remettre. » La juge : « Ne me montrez pas mon travail. » Puis c'est Kada Hezil qui reprend la parole : « Mme la juge, j'ai d'autres vices de forme à soulever. » La présidente sort de ses gonds et lance avec colère : « Vous n'êtes pas avocat pour le faire. Donnez-les moi. » Une réaction qui pousse maître Bourayou à intervenir : « Il a quand même le droit de se défendre. » La magistrate : « Etes-vous son avocat ? » Maître Bourayou : « Oui je le suis. » Le juge : « Alors, je renvoie l'affaire pour que vous ayez le temps d'étudier le dossier. » L'avocat se rapproche de la magistrate et lui rappelle sa demande : la présence de Kouadri et de Frik au procès. La réaction de la présidente est surprenante. Un rictus et un hochement de la tête pour exprimer son étonnement. L'affaire est renvoyée au 18 décembre 2007.