La situation financière des deux unités d'Oran, relevant de DIGROMED, entreprise spécialisée dans la distribution des produits pharmaceutiques, est arrivée à un niveau de dégradation tel que leur 167 travailleurs n'ont pas perçu leurs salaires depuis le mois d'août dernier. Des avances de 8 000 dinars proposées par la direction régionale à ses employées n'ont pas été acceptées par ces derniers qui réclament « au moins deux mois de salaire en attendant le reste », selon un membre de la section syndicale (UGTA) qui s'insurge contre le mépris affiché par les responsables centraux de cette entreprise à l'égard du personnel qui, selon lui, est livré à lui-même et ne sait toujours pas ce qu'il doit faire face à la banqueroute de son entreprise. Un autre membre de ce syndicat voit le problème d'un autre angle en ce sens que la situation de faillite vers laquelle se dirige son entreprise est planifiée, « sinon comment expliquer l'arrêt total des activités de l'unité d'Oran depuis plus d'une année et demi et sans qu'aucune initiative ne soit prise pour redonner vie à cette entreprise qui fait vivre des centaines de personnes depuis des décennies. » Un autre membre de la section syndicale fait remarquer que les travailleurs ne demandent pas l'aumône mais ils exigent la régularisation de leur situation financière et une explication claire, nette et précise sur le devenir de leur entreprise. Selon nos interlocuteurs, les 14 autres unités relevant de l'entreprise DIGROMED fonctionnent actuellement le plus normalement du monde et leurs travailleurs perçoivent leurs salaires chaque fin de mois.