Plus de files d'attente devant les guichets de l'état civil ? Plus de « tchipa » pour l'établissement d'un document administratif ? « Cela sera effectif dans moins de cinq mois à Sidi Bel Abbès, avec la réalisation d'une solution globale de dématérialisation des processus de gestion de l'état civil », assure Oulhaçi Sidi Mohamed Nourredine, vice-président de l'APC de Sidi Bel Abbès. En effet, le marché portant sur le projet de dématérialisation (informatisation) avec mise en place d'un réseau intranet a été attribué il y'a quelques jours à l'entreprise Kselnet. Trois sociétés informatiques (Kselnet, Delphi et Setic) avaient soumissionné fin 2006 pour l'obtention dudit marché évalué à 3 milliards de centimes. « L'assemblée a approuvée le marché en session plénière après étude et évaluation des offres financières et techniques des sociétés en lice », signale Oulhaçi, précisant que trois annexes (Bouazza El Gharbi, Sidi Djillali et Mâconnais) sont concernées dans une première phase par cette opération pilote d'informatisation de l'état civil. « On attend l'autorisation des services de la daïra pour délivrer l'offre de service et lancer effectivement l'opération », ajoute le vice-président de l'APC. Le réseau Intranet à mettre en place est destiné, dans un premier temps, à l'utilisation de la solution de gestion des processus de l'état civil et à l'intégration des données issues de la scannérisation (numérisation) des registres. « Il s'agit d'améliorer la rapidité et la fluidité des informations entre les différents acteurs de l'APC ». Il permettra ainsi, souligne notre interlocuteur, de relier en phase finale le siège principal de la commune aux 12 annexes réparties à travers la plupart des quartiers de la ville. La solution proposée devrait, en outre, assurer particulièrement une sécurité en tout point du réseau. Aussi, dans le cadre de cette opération, il sera procédé à l'initiation du personnel de l'état civil (15 agents et 5 cadres de la commune) à l'utilisation des applications de la dématérialisation de l'état civil. Selon les termes du cahier des charges, 2 ingénieurs devraient suivre une formation spécifique sur l'administration de la solution e-life Centrigo. S'agissant de la scannérisation des registres de l'état civil, l'objectif recherché est de rationaliser le travail administratif à même d'assurer un « gain de temps et d'argent », explique Oulhaçi. Selon lui, la numérisation touchera le contenu de tous les registres de l'état civil. On recense plus de 982 registres d'actes de naissance, 298 d'actes de mariage et 331 d'actes de décès, soit un total 1 611 registres englobant la période allant de 1851 à 2006. Cela représente plus de 810 000 actes d'état civil à numériser, dont 545 000 actes de naissance et 142 000 actes de mariage. Pour ce faire, un système d'indexation automatique et totalement aligné sur l'indexation manuelle existante devrait être employé par les ingénieurs de Kselnet. La traçabilité des modifications et des compléments apportés aux actes déjà numérisés est « essentielle » à ce niveau-là, font remarquer des informaticiens de l'APC. « La solution de dématérialisation doit s'appuyer sur l'organigramme actuel du service de l'état civil et des processus courants décrits et régis par les lois en vigueur, notamment l'ordonnance 20/70 du 19-02-1970 », rappelle l'administration municipale. Sur un autre chapitre, les services de l'état civil devront s'adapter à de nouveaux concepts avec le lancement de la solution de dématérialisation. Interopérabilité et évolutivité seront, en effet, de mise pour supporter de nouveaux processus et services. « Le déploiement et la mise à jour de la solution retenue seront simples et centralisés dans l'environnement disparate de la commune de Sidi Bel Abbès où au moins trois des treize annexes seront à doter d'une quarantaine de postes clients », nous confie Oulhaçi, pour qui ce système permettra une plus grande transparence dans la délivrance des actes de l'état civil et « jugulera le phénomène de la corruption qui gangrène l'administration communale ».