Les bases de vie ou villages créés dans la région de Béthioua et de Aïn El Bia, gérés par les entreprises implantées dans ces zones, qui offraient un lieu agréable de vie, sont devenus un véritable cauchemar, selon des habitants. C'est le cas du camp Asmidal (camps 8) à Aïn El Bia, inauguré en 1982. En effet, il était un exemple de gestion, avec ses aires de jeux pour enfants (balançoires, toboggans,…), son court de tennis, son boulodrome, sa crèche et son jardin, enfin toutes les commodités qui pouvaient permettre une vie sereine pour les travailleurs. Depuis quatre ans, Asmidal, aujourd'hui racheté par des espagnoles, s'est désisté de la gestion de ce camp, notamment en cédant les baraques aux travailleurs et en cessant de s'occuper de la gestion des espaces et infrastructures communes. Une association s'est créée pour servir d'interface avec l'entreprise et les pouvoirs publics, mais de guerre lasse, elle tire la sonnette d'alarme. Un membre de cette association nous confiera : « Le camp est devenu un véritable coupe-gorge la nuit, même les 8 gardiens qui surveillaient les deux entrées principales du village, depuis l'arrivée des Espagnols, ont été réduits à 4, en plus, de nombreux occupants ont, sur la base d'une simple reconnaissance de dettes, cédé leur logement à des tiers, certains logements ont changé d'occupants plusieurs fois. Nous ne savons plus qui occupe quoi. » En plus, ajoutera un autre membre de l'association : « Le village s'est complètement bidonvillisé, tout le monde s'est mis à construire sans aucune autorisation, puisque nous ne sommes pas propriétaires, l'entreprise nous ayant cédé les baraques seulement car les terrains ne lui appartiennent pas. » L'on saura que lors d'une sa visite dans la Daïra de Béthioua, effectuée en novembre 2005, les autorités auraient pris l'engagement de dépêcher les membres de l'exécutif concernés par le sujet (les domaines, etc.). « Voila deux ans, dira notre interlocuteur, qu'aucun responsable ne s'est déplacé pour s'enquérir de la situation de ce village. » Aujourd'hui, ajoute-t-il, « certains occupants qui n'ont pas les moyens d'aller ailleurs, sont devenus, malgré eux, les otages marginalisés d'une situation qui leur échappe totalement. »