Le traitement réservé aux listes des candidats aux prochaines élections locales au niveau de l'administration – qui a validé 323 listes de 14 partis engagés dans les élections communales et 7 listes en course pour une représentation au niveau de l'APW – de la deuxième wilaya du pays en nombre d'habitants et d'électeurs n'a pas été du goût du Front des forces socialistes (FFS) qui ne s'est pas gêné pour crier déjà à la fraude. La formation de Hocine Aït Ahmed, qui tablait sur un quota de 30 listes, n'a été autorisée, selon ses représentants, à postuler qu'avec 20 listes. « Avant d'apposer une fin de non-recevoir à nos listes, l'administration nous a, dans la nuit de mardi à mercredi, ballottés d'un bureau à un autre. Alors qu'un parti de l'Alliance présidentielle a bénéficié de tous les égards. Avec cette façon de faire, voilà une autre manière de frauder. Celle-ci consiste maintenant à nous éliminer de la compétition avant même le début du scrutin », dira Zoubir Boufedji, tête de liste à Sétif. M. Boufedji n'a pas manqué de souligner que toutes les instances ont été saisies et qu'une plainte à l'encontre de l'administration a été déposée le 10 octobre courant au motif d'obstruction et d'abus de pouvoir. « N'ayant vraisemblablement pas accepté que le FFS se redéploie hors de la Kabylie, des vigiles ont empêché nos militants de déposer la liste de Aïn Oulmène, une des plus importantes cités du sud de la wilaya », a souligné un militant du FFS qui se lance avec un mot d'ordre : « Halte au gaspillage ». Pour le moment, les autorités locales n'ont pas encore réagi aux accusations du FFS. La formation de Aït Ahmed, (député de Sétif au début des années1960) donnera, selon certaines indiscrétions, le coup d'envoi de la campagne à partir des Hauts-Plateaux, où elle compte un important contingent d'électeurs. Allégeance et archaïsme La carte politique d'une aussi importante région qui s'est morfondue des décennies durant dans la politique de « l'allégeance » sera certainement remodelée, estiment certains observateurs. D'autant que le RCD sera de la partie avec 22 listes communales et une autre de l'APW. La formation de Saïd Sadi, n'ayant pas un ancrage du côté de Aïn El Fouara, s'active de manière à bousculer l'Alliance présidentielle qui a le monopole des hautes plaines sétifiennes qui vont sans nul doute vivre une campagne électorale des plus mouvementées. Avec 45 listes, en plus de celle de l'APW, le FNA de Touati met lui aussi son grain de sel, tout comme le Parti des travailleurs qui brigue des sièges dans 38 circonscriptions sur les 60 que compte la wilaya. Pour faire le plein, l'ex-parti unique est présent dans les quatre coins de la région. Le RND qui essaye quant à lui de reconquérir du terrain entre avec 59 listes. La formation d'Ouyahia qui détenait 5 municipalités de moindre importance tente de se replacer dans les plus importants centres urbains, tel le chef-lieu où elle a placé comme chef de file Faïçal Ouaret, un architecte écrivain, connu et apprécié par la population. Payant sans nul doute les pots cassés de la guerre des chefs, El Islah qui était co-majoritaire à Sétif et contrôlait la richissime et importante municipalité d'El Eulma est le plus grand perdant dans l'affaire. La fuite des militants s'est négativement répercutée sur la représentation du parti n'ayant pu concocter que 7 listes. Forte d'un contingent de 47 groupes, l'organisation de Soltani, ne détenant actuellement que la commune de Amoucha, veut améliorer ses résultats. En se rendant compte qu'il n'a pas bien géré les 29 communes qui étaient sous sa coupe, le FLN a congédié la majorité des P/APC sortants au motif qu'ils ont « échoué » dans leur mission alors que les caisses sont pleines. Pour reprendre le contrôle de la municipalité du chef-lieu, le vieux parti a désigné Hamdi Belbacha, un militant très introduit dans le milieu des jeunes. La démarche de la formation de Belkhadem ayant inscrit dans la liste de l'APW des ex-députés, dont un ex-vice président de l'APN, fait quand même grincer des dents.