« Qu'y a-t-il de nouveau, d'intéressant, d'utile, de proche des centres d'intérêt de mes lecteurs ? », devrait s'interroger tout rédacteur de presse. Initiée par quatre éditeurs de presse, dont El Watan, une journée de formation a eu lieu jeudi dans le beau siège d'El Khabar à Hydra et à laquelle dix-sept journalistes de cinq quotidiens indépendants ont pris part. Ce stage, animé par Frédéric Baillot, enseignant à l'Ecole supérieure de journalisme de Lille (France), avait pour thème « Ecrire court ». D'emblée, ce professionnel des médias explicitera le choix du sujet. Le journaliste est perpétuellement soumis aux exigences du manque de place. Parce que l'offre d'information est considérable, bien supérieure à la surface dont dispose le journal ; parce que le lecteur est exigeant et veut tout savoir ; parce qu'enfin, le lecteur bien qu'exigeant n'est pas un surhomme et qu'il passe son temps à chercher des raisons à ne pas lire un article, pour « zapper » un peu plus loin. La pratique du métier consiste donc à perpétuellement « écrêter », à trier et à enlever tout ce qui ne paraît pas rigoureusement indispensable. Et pour qu'un article soit « lisible », le journaliste se doit d'aller à l'essentiel, en obéissant à des principes connus : le message essentiel qui est le cœur de l'information, les éléments sans lesquels l'information cesse d'être nouvelle, intéressante, utile aux lecteurs... (la redondance, les sigles, le jargon sont à bannir). En fin d'après-midi, les journalistes ont passé au scanner des articles publiés dans différents quotidiens algériens. Force était de constater que « écrire court » n'est pas encore dans nos habitudes. Frédéric Baillot a tenu à préciser que ce stage, qui a été très enrichissant, « a pour ambition de concrétiser l'idée (d'éditeurs de presse algériens) d'un centre de formation de journalistes à Alger », avant de reconnaître que « la presse algérienne est de loin meilleure que celle de ses voisins du Maroc et de Tunisie ».