L'ambassade du royaume de Norvège sera officiellement ouverte à Alger demain en présence du ministre des Affaires étrangères norvégien, Jonas Gahr Store. Cet événement marquera la première visite du genre, depuis l'indépendance de l'Algérie, d'un chef de la diplomatie norvégienne qui devra prendre langue du 21 au 23 octobre avec son homologue algérien au sujet du cadre juridique de la coopération bilatérale. Après avoir longtemps traité la coopération avec l'Algérie à partir de sa représentation diplomatique à Tunis, la Norvège a décidé de transférer son ambassade de Tunis à Alger en raison de sa volonté de densifier les rapports de coopération avec l'Algérie. Constatant que ses intérêts économiques et surtout pétroliers ont plus d'avenir avec l'Algérie, le royaume de Norvège a préféré se séparer d'une représentation en Tunisie. « Notre objectif est de renforcer notre coopération avec l'Algérie, notamment dans le domaine énergétique. Nous avons des intérêts communs que nous envisageons de préserver et de renforcer », explique Son Excellence Per Kristian Pedersen, ambassadeur du royaume de Norvège en exercice en Algérie, lors d'un point de presse tenu hier au siège de la nouvelle structure diplomatique. Détenant une longue expérience en matière d'exploitation pétrolière, notamment en Offshore, la Norvège détient aussi de grands gisements gaziers qu'elle envisage d'explorer avec la collaboration de l'Algérie. « Nous avons commencé à exploiter un gisement gazier baptisé Neige Blanche en Norvège en copiant l'expérience algérienne en matière de liquéfaction. Un gisement dont les capacités sont de 4 milliards de mètres cubes et dont la production sera entièrement vendue aux Etats-Unis d'Amérique », indique l'ambassadeur en notant que la Norvège détient d'importants blocs gaziers qui demeurent inexploités et qui pourront l'être grâce à la coopération avec l'Algérie qui pourra, à son tour, bénéficier de la longue expérience d'exploration pétrolière en Offshore de la Norvège qui représente un grand fournisseur du marché européen, notamment en produits gaziers. La production gazière norvégienne représente pas moins de 3 millions barils/jour. « Notre présence en Algérie permettra d'encourager la présence de sociétés norvégiennes que nous allons inciter à pénétrer le marché algérien », a noté Kristian Pedersen. A rappeler que la compagnie pétrolière norvégienne Statoil a déjà ses racines en Algérie, et ce, à travers sa participation aux investissements dans les gisements gaziers de In Salah et de In Amenas ainsi qu'à d'autres projets dans le Sud algérien et en Offshore. Déplorant la faiblesse du volume des échanges commerciaux entre les deux pays – soit 34,16 millions de dollars en 2006 –, l'ambassadeur de Norvège affirme qu'après des années d'absence, soit depuis 1994, son pays trouve que ses intérêts sont en Algérie. La configuration des échanges commerciaux fait que les exportations algériennes vers la Norvège sont de 14,1 millions de dollars contre des importations de l'ordre de 19,99 millions de dollars, soit un déficit pour l'Algérie de 5,8 millions de dollars. Un accord de remboursement par anticipation de la dette algérienne vis-à-vis de la Norvège a été signé en 2006 à la faveur duquel 15,6 millions de dollars ont été épongés.