Le Parlement libanais siégera mardi en séance consacrée à l'élection d'un nouveau président de la république en remplacement d'Emile Lahoud dont le mandat prendra fin le 24 novembre prochain, alors qu'une troïka européenne continue une mission au Liban pour rapprocher les points de vue entre majorité parlementaire et opposition. Cependant, la séance du Parlement pourrait être reportée pour donner plus de temps aux protagonistes de la crise politique que vit le pays de se mettre d'accord sur le nom du futur chef de l'Etat. « Il est sûr qu'il n'y aura pas de séance mardi, parce que nous voulons donner une chance aux tractations », a déclaré à des médias Henri Hélou, député de la majorité parlementaire. Une première séance du parlement, prévue le 25 septembre dernier, avait été reportée, faute de quorum. L'opposition conduite par le Hezbollah, qui exigeait un accord préalable avec la majorité sur le nom du futur président, avait décidé de boycotter la séance électorale. L'opposition détient 58 sièges sur les 128 que compte le Parlement, alors que la majorité qui occupe 68 sièges rejette ce genre d'accord. Conformément à la constitution libanaise, quand la première séance n'aboutit pas à la désignation d'un chef de l'Etat, le président du Parlement convoque une nouvelle session. A défaut de convocation, cette réunion a lieu de plein droit le dixième jour avant le terme de la magistrature présidentielle. Pour sa part, le président du Parlement, Nabih Berri, avait affirmé que le Liban se doterait d'un président de consensus avec la fin du délai constitutionnel, le 24 novembre. Si la majorité insiste pour que le futur président soit issu de son camp, l'opposition met en garde contre l'élection d'un candidat qui ne serait pas « consensuel ». Les ministres français, espagnol et italien des Affaires étrangères, qui ont effectué une démarche commune samedi à Beyrouth pour favoriser un accord ont, de leur côté, parlé d'un climat plus « positif » et « constructif » entre majorité et opposition.