Au deuxième jour des émeutes, la commune de Chetaïbi est complètement isolée. On déplore 19 blessés dont un gendarme et plusieurs arrestations dans les rangs des manifestants. Jusqu'à hier dans l'après-midi, les accès à la ville étaient bloqués par des barricades formées par des blocs de pierres et de restes de pneus calcinés. Pour éviter d'autres débordements, les éléments de la gendarmerie de la brigade antiémeutes ont formé un cordon de sécurité autour du siège de la daïra. Ils ont pourchassé les émeutiers jusqu'à dans leur habitation. Le premier jour des manifestations, rappelons-le, les manifestants avaient détruit le groupe électrogène alimentant les bureaux de la daïra et son logement de fonction et brûlé plusieurs véhicules des services de l'APC. Même les bus servant pour le transport scolaire n'ont pas été ménagés. A défaut de les brûler, les manifestants ont brisé leurs vitres et leurs pare-brises. Hier, la ville de Chetaïbi était complètement paralysée. Aucune activité commerciale depuis que les commerçants de la ville ont décidé, en signe de protestation, de baisser rideau. Les différents établissements scolaires de la commune étaient désertés par les écoliers de peur d'être touchés dans les échauffourées. Le gaz des bombes lacrymogènes n'a pas épargné les enfants et autres personnes asthmatiques. En guise de médiation, les services de sécurité ont fait appel aux notables de la ville, dont les anciens moudjahidine, pour calmer les esprits surchauffés des habitants de cette commune. Rappelons que ces émeutes ont été déclenchées dans la nuit de lundi à mardi suite à plusieurs coupures intempestives du courant électrique. A défaut d'être reçus par le wali de Annaba, en mission à Alger, les manifestants ont exigé le départ immédiat des responsables ayant la charge de gérer le quotidien des Chetaïbis, à leur tête le chef de daïra. Sur un ton furieux, plusieurs manifestants ont déclaré : « Nous ne voulons plus de responsables qui viennent dans notre ville pour y manger du merlan et de la daurade sans s'inquiéter de nos problèmes. »