Oubliée par les autorités de la commune de Boudjima et confrontée à de multitudes problèmes, la population du village Afir a décidé de se prendre en charge par le biais du comité créé pour veiller sur les intérêts moraux et matériels des villageois. Rencontrés à la place du village, les représentants des citoyens dénoncent l'absence totale des autorités. Les élus locaux sont censés régler les problèmes des citoyens et améliorer leurs conditions de vie. L'alimentation en eau potable reste le problème fondamental du village Afir. La population n'est desservie que rarement. Pourtant, les villageois ont payé les compteurs et reçoivent les factures. « Après avoir payé le compteur 3400 DA, l'Algérienne des eaux nous réclame 300 DA d'abonnement chaque mois. Malgré cela, l'eau ne coule pas encore de nos robinets et nous ne comprenons pas aussi la baisse du prix du compteur à 2800 DA », déclare un membre du comité. En outre, les conduites sont vétustes et les coupures surviennent d'une manière régulière. En attendant de résoudre le problème de l'eau définitivement, les citoyens refusent de payer les factures. Le réseau routier est également dans un mauvais état. Les routes dépourvues de fossés et de caniveaux deviennent impraticables durant la période hivernale. Le revêtement des pistes entre les quartiers est devenu possible grâce aux cotisations des citoyens. En effet, chaque quartier a revêtu sa piste. Il y a des endroits où les autorités ont déployé un bulldozer pour creuser le fossé mais les travaux ont vite été abandonnés, indique-t-on. Les jeunes du village Afir sont livrés à eux-mêmes et le chômage touche la majorité d'entre eux. Ils ne disposent pas d'infrastructures culturelles et sportives. La seule existante, c'est la maison de jeunes. Faute de moyens, elle est fermée la plupart du temps. Pour jouer au football, les jeunes sont contraints de se déplacer à Agouni Messaoud, un terrain situé à environ 4 km du village et pour y accéder, il faut passer par une piste délabrée. Par ailleurs, les salles de jeu ouvertes par certains particuliers dans des locaux exigus n'offrent pas suffisamment d'espaces de loisirs. Elles sont limitées à des jeux de cartes et de baby-foot. Outre le manque d'eau et d'infrastructures, les villageois se plaignent aussi des coupures d'électricité et des chutes de tension répétées. D'ailleurs, le soir dans certains quartiers, on ne peut pas allumer les téléviseurs, à l'instar du quartier Thibeldhin et Ifettouchène, signale-t-on. En matière d'éducation, les citoyens réclament le transport scolaire pour leurs enfants qui parcourent 3 km environ pour rejoindre leur collège. Devant cet état de fait, le comité du village travaille avec des moyens dérisoires pour améliorer une situation qui perdure depuis des lustres. Grâce à la solidarité et à la générosité des villageois, notamment les émigrés, beaucoup de choses ont été réalisées. L'aménagement de la placette du village est l'une de ces réalisations. Elle est éclairée et dotée de bancs à différents endroits. Récemment, une fontaine a été réalisée au niveau de la placette. Elle est dotée d'un jet d'eau alimenté par le puits de la mosquée et le soir elle est éclairée par des lampadaires. « Nous sommes fiers de ce qu'a fait le comité. Grâce à ses efforts, la situation de notre village s'est améliorée, comparée aux autres régions de la commune », déclare un habitant. Par ailleurs, le comité a acheté une maison pour les sœurs Abdouni, ces orphelines dépourvues de toutes ressources, comme il a aménagé un virage sur la route menant à Laâudez et lancé les travaux de réalisation de l'entrée du village. En outre, il intervient dans la résolution des conflits entre les villageois afin de leur éviter le recours à la justice.