Une sorte de coordination regroupant les comités de village des communes d'Aït Aïssa Mimoun, Ouaguenoun, Timizart et Boudjima est née pour prendre en charge les doléances des villageois. Les comités de village de la daïra de Ouaguenoun, wilaya de Tizi Ouzou, commencent à s'organiser. Depuis le début de l'été, ils ont multiplié les réunions, où les problèmes des citoyens sont discutés cartes sur table. Les structures villageoises travaillent, en effet, à structurer leur mouvement, appelé à s'inscrire dans la durée. C'est Sonelgaz qui, à son corps défendant, a été la “raison” qui a poussé les comités de village à enclencher un processus de concertation. C'est que, par les coupures intempestives d'électricité, Sonelgaz a fini par provoquer le courroux de la population. Pour canaliser la colère des citoyens, les représentants des villages ont pris sur eux de faire les démarches nécessaires auprès des administrations concernées pour régler le problème des chutes de tension et des délestages de l'énergie électrique. C'est pratiquement de là qu'est née une sorte de coordination regroupant les comités de village des communes de Aït Aïssa Mimoun, Ouaguenoun, Timizart et Boudjima. À l'issue de l'une des réunions, qui se tiennent chaque semaine, les comités de village ont décidé d'interpeller le wali de Tizi Ouzou au sujet de ces coupures d'électricité qui commencent à jouer sur les nerfs des ménages. Les membres des comités de village de la région de Ouaguenoun demandent au premier magistrat de la wilaya d'user de ses prérogatives pour mettre fin au calvaire de toute une population. “Il suffit qu'un chien aboie pour que l'électricité saute”, ironise un membre d'un comité de village. Les représentants de la population comptent également se faire entendre auprès de Sonelgaz. Si le problème n'est pas pris en charge par cette entreprise prestataire de services, la menace de ne plus s'acquitter des factures d'électricité sera exécutée. Certains membres de comités de village ont carrément suggéré de “démocratiser” le délestage en l'étendant à d'autres localités, pour ne pas avoir à pénaliser une seule région. “Maintenant, s'il s'agit d'un problème de délestage, il faut que cette manière d'économiser de l'énergie électrique concerne, à tour de rôle, les autres localités de Tizi Ouzou et pas systématiquement la région de Ouaguenoun”, fulmine notre interlocuteur. Pour ce dernier, la situation devient on ne peut plus intenable. Des membres de comités de village se demandent pourquoi lorsque l'électricité est coupée ailleurs, elle est rétablie en un temps record. Mais à Ouaguenoun, l'énergie électrique fait encore des siennes, puisque les coupures interviennent à tout bout de champ. Pourtant, cela n'empêche pas Sonelgaz d'envoyer les factures à régler avec une régularité qui rendrait jaloux Kant himself, ce philosophe allemand pour qui la ponctualité est une seconde nature. D'autres problèmes sont également abordés dans les réunions des comités de village. C'est le cas du manque d'eau, des embouteillages au Pont de Bougie, de l'extraction sauvage de sable dans le Sébaou et autres atteintes à l'environnement. À ce jour, certains villages ne sont pas alimentés du barrage de Taksebt, remettant aux calendes grecques les promesses des autorités. Le Pont de Bougie est devenu désormais un entonnoir provoquant le retard des travailleurs et étudiants, malgré la proximité avec la ville de Tizi Ouzou. Les berges du Sébaou s'élargissent à vu d'œil empiétant sur les terres agricoles et les nappes phréatiques sont menacées de pollution. Autant dire, du pain sur la planche attend les représentants de la population des Aït Ouaguenoun.