La célébration de la Journée nationale du don de sang est l'occasion aussi de se pencher sur les personnes dialysées, notamment dans la wilaya de Aïn Delfa. En effet, ils sont près de 155 à bénéficier des séances d'hémodialyse au niveau des structures sanitaires du chef-lieu de wilaya, et dans une clinique privée situées à Khemis Miliana. Cependant, nous confie A. Bourorga, présidente depuis une année de l'Association des hémodialysés, cette catégorie de la population se heurte à de nombreuses difficultés en raison des conditions sociales de certains malades dont des enfants et adolescents confrontés aux problèmes de l'éloignement des centres d'hémodialyse et à l'absence de soutien moral et financier. Ainsi, avoue notre interlocutrice, allongée sur son lit pour sa séance, des malades non assurés ne bénéficiant d'aucune aide ont été contraints d'interrompre leur séance d'hémodialyse s'exposant au danger de mort. En outre, ajoutera la présidente de l'association, une mesure récente, déjà en application à Rouina (ouest de Aïn Defla), est venue compliquer les choses. Il s'agit des frais de remboursement des tarifs de transport réduits à 200 DA au lieu des 500 DA au motif que les transporteurs n'attendent pas les clients. Une aberration, selon notre interlocutrice puisque, dans tous les cas, les tarifs demandés par les chauffeurs de taxi sont déjà assez élevés ! D'autres problèmes ont été évoqués par des membres de l'association, à savoir l'apport alimentaire insuffisant particulièrement pour certains malades, des séances de dialyse réduites par manque d'effectif, fistules insuffisantes et coûteuses... D'aucuns attendent avec impatience l'ouverture de nouveaux centres notamment celui de l'hôpital d'El Attaf en cours de réhabilitation. Mais, diront les patients, seul le don de rein peut mettre fin à ce calvaire. A ce propos, des personnes hémodialysées trouvant donneurs attendent leur tour, certains depuis plus d'une année, apprend-on de la présidente. En conclusion, c'est un véritable appel que lancent des membres de l'association en direction de Tayeb Louh et Amar Tou, respectivement ministre du Travail et de la Sécurité sociale et ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière lesquels sont invités à prendre les mesures en faveur de ces malades. La dernière mesure de la CNAS relative au transport pourrait donner lieu à un large et dur mouvement de contestation dans les prochains jours, affirmeront nos interlocuteurs qui considèrent cette nouvelle disposition injuste pour cette catégorie déjà fragilisée.