Craignant que les conditions climatiques actuelles ne soient favorables à l'apparition de maladies cryptogamiques, et en particulier du mildiou de la pomme de terre, la direction des services agricoles a diffusé un bulletin d'alerte précoce exhortant les agriculteurs de la wilaya de Constantine, versés dans ce créneau, d'opérer dans les meilleurs délais un traitement préventif à base de fongicides agréés par les services compétents. Est-ce un remake de la campagne précédente marquée, rappelons-le, par des conditions climatiques quasi identiques, avec des températures de l'ordre de 17° à 20°C, une forte humidité et une végétation dense ? Quoi qu'il en soit, s'ils rejettent en bloc l'option alarmiste, les spécialistes de la DSA n'en prennent pas moins les devants en diffusant ce bulletin d'alerte, où l'accent est mis expressément sur l'importance de l'action préventive, seule alternative offerte aux agriculteurs pour éviter une éventuelle propagation de cette maladie à caractère épidémique, reconnue comme étant l'un des fléaux les plus ravageurs et les plus imprévisibles quand rien n'est fait pour stopper son évolution. On signale, à ce sujet, qu'une attaque de mildiou peut compromettre toute une production d'une culture de pommes de terre. Chargée de ce dossier, l'inspection phytosanitaire, sous tutelle des services agricoles, recommande d'opérer un traitement dit d'assurance et de répéter les applications par intervalle de 7 jours, s'agissant de l'emploi de produits de contact et par intervalle de 15 jours concernant l'utilisation des fongicides systémiques. Il est recommandé, dans ce canevas, une application raisonnée en fonction du type de risque épidémique, de résistance et de sensibilité par rapport à la variété de la pomme de terre cultivée. L'importance de cette démarche à caractère préventif n'échappe à personne, car le dernier sinistre en date est toujours ancré dans les mémoires. Rappelez-vous, le champignon du mildiou de la pomme de terre avait, la saison passée, infesté quelque 200 ha de culture et compromis 80 % environ de la production à l'échelle de la wilaya de Constantine. A cette période, désormais marquée d'une pierre « noire », les agriculteurs producteurs de pommes de terre s'étaient accordés pour qualifier la campagne agricole 2006/2007 de catastrophique, avant de croiser les doigts pour ne pas revivre une épreuve semblable.