Le mode du scrutin et le taux d'abstention du 17 mai 2007 a une fois de plus montré et démontré l'absence d'une véritable loi électorale pour élire les représentants effectifs des citoyens. En effet, aujourd'hui comme hier, on propose des listes partisanes qui n'ont rien de démocratique, le citoyen n'a pas du tout le choix dans ces listes ; il arrive qu'il souhaite donner sa voix à un candidat qui, à ses yeux, défendrait mieux ses attentes. Or, ce candidat, malheureusement pour lui et pour le citoyen, fait de la figuration, c'est-à-dire du remplissage au bas de la liste sans aucune chance d'être élu. Alors se pose le dilemme : Ou il vote pour cette liste où son favori fait du bouche-trou. Ou il va chercher une autre tête de liste ailleurs. Le scrutin de liste impose des têtes qui passent mieux qu'une lettre à la poste (pas la poste algérienne bien entendu car ça ne marche pas non plus). Ces têtes non seulement ne sont pas souhaitées mais plus encore, elles sont vomies par le citoyen. Alors que faire pour que le citoyen fasse élire celui qui, à ses yeux, est en mesure d'apporter les solutions qui se posent à lui. A mon humble avis, seul un scrutin uninominal circonscriptionnel à deux tours serait le moins mauvais et le plus adapté pour répondre aux attentes du citoyen. Le député doit représenter ses électeurs et sa circonscription ; et à elle seule, il doit rendre compte de son mandat (car il pense déjà au prochain scrutin contrairement au scrutin de liste où il doit d'abord faire allégeance pour être bien placé sur la prochaine liste). Certes, le mandat est national mais en même temps local pour régler les problèmes locaux (l'abus d'autorité, l'injustice, le laiser-aller, la hogra généralisée…). Seul le député couvert de son immunité parlementaire peut ouvrir les portes et demander des comptes car l'appareil de l'Etat n'a jamais demandé et ne demandera jamais des comptes à lui-même ou à ses représentants, sauf règlement de comptes et/ou chasse aux sorcières (monnaie courante et culture). Ainsi élus, les députés seront vraiment représentatifs du citoyen et la majorité détiendra le pouvoir exécutif pour répondre à ses attentes. Il faut repenser le schéma organisationnel politique des élus. 1/- Le président de la République est le président de tous les Algériens. Il les représente et les défend à l'intérieur comme à l'extérieur : c'est le superarbitre des grands choix et décisions. Il ne doit pas provoquer l'embellissement de la ville quand il projette de s'y rendre officiellement mais c'est le contraire. 2/- Le député doit représenter et défendre les citoyens qui l'ont élu dans sa circonscription dans la légalité des choses ; il doit : Combattre l'injustice dont peut être victime son électeur Dénoncer les abus d'autorité de l'administration (locale, régionale, nationale), les passe-droits Porter haut (APN, ministères, organismes…) les attentes de ses concitoyens de l'amélioration de la qualité de vie Assurer l'égalité des chances Renforcer la sécurité des personnes et des biens Susciter, encourager et promouvoir l'organisation de la société civile dans sa circonscription Ces actions ne sont possibles que dans la mesure où le député bénéficie effectivement de l'immunité parlementaire. 3/- Les élus locaux : la composante doit être élue pour 4 ans avec un programme déterminé, dont les budgets seront à la disposition de la commune dans les délais requis. Les candidats à l'élection quel que soit le parti politique doivent d'être rigoureusement sélectionnés ; pas de place aux charlatans, escrocs, corrompus, jouissant d'une moralité au-dessus de tout soupçon, faux notables. Des candidats qui ne doivent sortir ni du potin ni du bottin mais du bulletin et du scrutin, seul espoir pour le citoyen honnête. Leurs prérogatives doivent être élargies et renforcées ; ils ne doivent pas se limiter à la réfection des trottoirs, du ramassage des ordures et aux cérémonies protocolaires sans lendemain. L'APC doit gérer dans la transparence totale et sous son autorité : Le patrimoine foncier (bâti et non-bâti) L'activité culturelle, environnementale… Les recettes fiscales doivent assurer le budget de fonctionnement et non celui de l'équipement. Les élus doivent répondre exclusivement et dans la légalité aux attentes de leurs concitoyens électeurs et non aux injonctions locales, régionales ou centrales. Pour corriger nos erreurs, il faut regarder nos fautes antérieures. Le socialisme, le populisme, la démagogie, le mensonge, la censure, la pensée unique, le monopole, la GSE, les révolutions (agraire, industrielle, culturelle ) ont détruit et fait reculer l'Algérie et, aujourd'hui, on reproche aux Algériens d'être voleurs, corrompus, fainéants, resquilleurs, indisciplinés, incultes, dénigreurs, incivique… Les causes sont donc connues, c'est pour cela qu'il faut les éliminer pour que les conséquences disparaissent ou diminuent un tant soit peu. Ce sont les tares accumulées depuis 1962 qui sont la cause de notre situation, anéantissant les Algériens ; que ceux qui ont participé volontairement ou collaboré avec le système dans cette politique de destruction massive se déclarent et reconnaissent leurs erreurs en faisant leur mea-culpa (comme en Pologne) et l'Algérie se portera on ne peut mieux car il ne faut pas oublier qu'ils le font aussi pour leurs propres enfants pour un avenir meilleur et non ailleurs. La seule chose qu'on a développé depuis 1962, c'est notre sous-développement. On a tendance à oublier que le régime avait confisqué les biens de citoyens (hammams, immeubles, cinémas, pharmacies, terres, licences de transport, et j'en passe). C'est vrai que le peuple d'en bas a applaudi, mais aujourd'hui à ce même peuple, on lui a confisqué son travail et son salaire qu'il croyait, à tort, à vie sans contrepartie autre que ses applaudissements. L'auteur est : Docteur en gestion Membre fondateur du PRA et doyen du PRA