La Société de développement agricole (Sodea), filiale du groupe Hasnaoui, veut se lancer dans la production et la commercialisation des semences de pré-base et contribuer ainsi, dit-elle, « à assurer une autosuffisance alimentaire dans ce segment ». Le projet, bien que datant de plusieurs années, demeure d'actualité, mais ne trouve pour l'heure aucun soutien de la part des autorités publiques. Rencontré hier au Salon international des techniques de la filière fruits et légumes (LFL Algérie), le directeur de projet pomme de terre de Sodea, Abdelkader Benfeghoul, explique que ce projet consiste à créer un laboratoire de semences en partenariat avec la société australienne Technico, leader mondial dans la technologie des semences de pomme de terre (technituber). Localisé à Sidi Bel Abbès, le laboratoire devrait bénéficier de tout le matériel nécessaire de la part du partenaire australien, d'un approvisionnement en semences de départ et d'une formation pour les ingénieurs y travaillant. « Au bout de trois années, nous n'aurons plus besoin d'importer la semence et le prix à la consommation de ce tubercule ne dépassera pas 20 DA le kg », assure M. Benfeghoul. Ce dernier fait remarquer que « les 120 000 tonnes de semences de base importées chaque année par des importateurs, clients principalement des fournisseurs hollandais, coûtent pas moins de 80 millions de dollars ». Cependant, ajoute le même responsable, le projet qui n'est aujourd'hui qu'au stade de l'étude, a besoin d'un appui de la part des services agricoles : « Sans l'aide de l'Etat aux agriculteurs, ces derniers ne pourront peut-être pas s'approvisionner de cette semence initiale fournie par le laboratoire. » Il faut savoir, à cet effet, que l'Algérie dispose de peu de laboratoires de semences et les besoins annuels sont, dans leur quasi-totalité, couverts par les importations. Pour la pomme de terre, une première expérience lancée en 1992 a donné lieu à la création, en partenariat avec des Canadiens, d'un laboratoire public à Guellal, dans la wilaya de Sétif. Quelques années plus tard, ce laboratoire qui devait assurer la production des semences de tubercules a été dissous pour des raisons qui restent obscures. Interrogé il y a quelque temps sur ce sujet, le président de la Chambre nationale d'agriculture (CNA), Mohamed Chérif Ould Hocine, a affirmé que « le laboratoire de semences de Guellal remettait en cause plusieurs intérêts ».