La façade maritime de la wilaya de Tlemcen recouvre 70 km de côtes et criques et s'étend vers le large des eaux soumises à la juridiction nationale, sur 32miles marins. La région est le plateau continental le plus large du pays, nous dit-on au niveau de la direction de la Chambre de la pêche. Cette gigantesque réserve naturelle renferme un potentiel avéré en matière de ressources halieutiques. D'ailleurs, les deux campagnes de prospection et d'évaluation réalisées dans le golf de Ghazaouet, en 2003 et 2004, dans le cadre du programme de recherche et de développement initié par le ministère de la Pêche, ont démontré que cette région est l'une des plus poissonneuses da la méditerranée. A titre d'exemple, dans les zones allant de 100 à 200 mètres de profondeur, la quantité du rouget de vase est de 40kg par km2, celle de l'accarné (le bizoug) est de 300 kg par km2, à moins de 328,08 pieds de profondeur. Pour ce qui est du petit pélagique : la sardine, les anchois et autres poissons les plus prisés de la région, la biomasse est de 80 000 tonnes. Ces deux campagnes ont aussi confirmé que l'exploitation de certaines zones restent en deçà des réserves existantes, principalement sur le talus continental où des merlus de près d'un mètre et des baudroies de plus de 45 kg ont été pris. Pour l'exploitation de ces importantes ressources, la flottille de pêche, dans le cadre du programme de la relance économique, a été renforcée par un nombre considérable de chalutiers et de sardiniers, dotés d'un équipement moderne et sophistiqué pour permettre de pratiquer la pêche au large. La flotte se compose aujourd'hui de 209 bateaux, dont 103 chalutiers, 40 sardiniers, 65 petits métiers et un thonier. Chose qui a permis de constater une augmentation constante de la production annuelle. En 1990, la production annuelle était de 8 415 tonnes, en 2006 elle a atteint 14 000 tonnes. Or, à ces nouvelles acquisitions qui exigent de nouvelles techniques de pêche (notamment la pêche au large), une formation professionnelle visant la mise à niveau du personnel navigant du commandement et une formation de base pour les nouvelles recrues sont plus que nécessaires.A cet effet, une école de pêche des plus modernes, dispensant une formation spécialisée relative à toutes les activités du secteur, du ramendage à la manipulation des appareillages de passerelle, en passant par la mécanique et l'informatique, sera opérationnelle fin 2008. Cap sur la formation « En attendant la réalisation de ce projet, dont les travaux sont en cours, la chambre de la Pêche de la wilaya de Tlemcen a mis sur pied un programme de formation au profil de l'ensemble du collectif marin exerçant à Ghazaouet, Honnaine, Marsat Ben M'hidi, et sue les diverses plages d'échouage », déclare Khaled Fliti, directeur de la chambre de la Pêche. Ce programme, selon ce dernier, a permis déjà la formation de 400 marins pêcheurs, 100 capacitaires et 60 patrons côtiers. Aussi, l'utilisation de la maille carrée, qui, selon les spécialistes de la pêche, permet une gestion rationnelle et une exploitation optimale des stocks halieutiques, a fait l'objet d'un large programme de sensibilisation au sein de la corporation du secteur. Cependant, ces derniers (les professionnels de la pêche), ont du mal à adopter ce nouveau matériel et optent pour la maille losange. Quelque soit l'envergure du stock existant, il ne pourrait répondre aux besoins des populations pour augmenter la consommation des produits halieutiques, dont la norme est fixée par l'OMS à 6 kg/an. Pour cela, le développement de l'aquaculture semble aujourd'hui plus que nécessaire. A ce sujet, un programme de réalisation de fermes aquacoles maritimes et continentales a été mis en place. Divers travaux sur site ont eu lieu pour déterminer des zones pouvant recevoir des activités aquatiques : Ras Agla, à Honnaine, Maarouf, à Msirda, Rebat, à Marsat ben M'hidi, Boukhnais, à Ghazaouet, ainsi que les différents barrages dont Mefrouch, Beni Badel, Boughrara où il y'a eu plusieurs opérations de lâcher de larves. Actuellement, une seule ferme est en chantier à Honnaine. Les espèces qui pourraient être élevées dans la région, compte tenu des conditions physicochimiques de l'eau du golf de Ghazaouet, sont la dorade, le loup bar, le mulet et les moules.