La pluie et le froid que connaît la capitale n'a pas empêché les enneigants contractuels de tamazight de la wilaya de Bouira de poursuivre leur grève de la faim sur les trottoirs attenants à la Maison de la presse, à Alger. Hier, cinquième jour de jeûne, les enseignants, dont le contrat a été rompu en septembre 2007 par le ministère de l'Education nationale au motif qu'ils n'ont pas de licence de tamazight, ont de nouveau plaidé pour une issue heureuse de leur « lamentable situation ». Rappelant que leur action n'a rien de politique, ils persistent à expliquer que la sortie, au demeurant regrettable, puisqu'il est question de grève de la faim, est purement socio-professionnelle. « Nous recevons des partis politiques, des syndicalistes, des personnalités issues de toutes les mouvances, des citoyens... Cela étant, notre action n'obéit, en aucun cas, à quelque courant que ce soit. Nous restons confiants en l'Etat algérien », ont indiqué les grévistes dans une déclaration à la presse. Trente-cinq enseignants contractuels revendiquent depuis cinq ans leur réintégration dans le corps de l'enseignement public. « Nous sommes fatigués. Nous avons épuisé toutes les voies possibles et imaginables avant de recourir à la grève de la faim », ont-ils signifié récemment à notre correspondant de Bouira à la veille de leur départ sur Alger. Une dizaine de femmes font partie du groupe. Trois d'entre elles, dont une est enceinte, ont été évacuées à plusieurs reprises vers l'hôpital Mustapha. Amaigris, malades, les grévistes ont lancé de nouveau un appel « fraternel » au ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid. « Nous avons répondu présent lorsque l'Etat avait besoin de nous. Cinq ans de loyaux services, dans des conditions très difficiles, nous poussent à espérer une solution juste surtout que nous fêtons le 1er novembre. Faites quelque chose monsieur le ministre ! », nous ont-ils lancé à partir de leur « piquet » dressé en face de la Maison Tahar Djaout.