Les enseignants de tamazight grévistes de la faim ont affiché, hier, leur « lassitude », tout en affirmant leur « détermination » à poursuivre le mouvement. En effet, en bouclant, hier, le huitième jour de jeûne, les dix hommes et les dix femmes du collectif paraissaient excessivement affaiblis, notamment une femme enceinte. Occupant toujours le trottoir attenant à la maison de la presse Tahar Djaout, à Alger, les enseignants « licenciés » risquent de graves ennuis de santé s'ils continuent à ne pas se nourrir. En entamant la deuxième semaine d'abstention totale de se restaurer (à l'exception d'eau et de sucre), le mouvement semble ne susciter aucune attention de la part des pouvoirs publics. Et pour cause, il ne se passe pas un jour sans que ces enseignants, surtout les femmes, ne soient évacués vers l'hôpital Mustapha Bacha. Le diagnostic est identique : hypoglycémie doublée d'une baisse de tension. Il faut cependant retenir le fait que de nombreux syndicats autonomes se sont solidarisés avec les grévistes. En premier lieu, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) dont le président, Redouane Osmane, n'a pas quitté les grévistes d'une semelle depuis l'entame du mouvement. Dans une déclaration rendue publique hier, le CLA appelle « le chef du gouvernement, le ministre de l'Education nationale et les autorités compétentes à agir en toute urgence pour mettre fin à l'injustice faite à nos collègues enseignants de tamazight ». Plus loin, le syndicat ajoute : « C'est une honte au moment où nous commémorons le déclenchement de la Révolution algérienne. Parmi ceux qui ont dénoué la crise du colonialisme, n'y a-t-il pas une main honorable qui arrêtera ce massacre et le cri de ces femmes et de ces hommes qui demandent à enseigner cette langue ? » Rappelons que 35 enseignants de tamazight, engagés en 2002 par l'Etat, dans la wilaya de Bouira, se sont vus signifier en septembre 2007 la fin de leur contrat.