Notre collègue Bouziane Ben Achour, auteur et dramaturge, a animé une vente-dédicace au stand Dar El Gharb autour de son nouveau roman Hallaba, jeudi après-midi, à l'occasion du 12e Salon international du livre d'Alger. Rencontre. Vous en êtes à votre neuvième roman avec Hallaba qui vient de paraître chez Dar El Gharb. Quelle différence avec les autres livres ? La différence, c'est qu'on passe de l'intuition au métier d'écrivain, de romancier. Il faut apprendre les règles du métier. Tout comme les autres professions. Il faut un savoir-faire. L'inspiration, il faut l'ordonner, lui donner un rythme et ce, pour susciter le goût du lecteur et accaparer son attention. Chaque auteur à sa manière d'écrire, un style captant l'attention du lecteur. La première écriture est celle du ressenti, puis les autres s'orientent vers celle de métier. Une écriture plus précise... Oui, une écriture plus concise. Une forme plus ramassée en évitant les digressions et en anticipant le regard critique de l'éventuel lecteur. On s'applique mieux ! L'écriture est un plaisir et un labeur. On s'impose une discipline ! Dans Hallaba vous abordez des sujets tabous... J'aborde des sujets tabous comme l'homosexualité. Je raconte une histoire d'amour. Je me suis mis dans la peau d'un jeune avec son air du ton. Son son code par SMS, son écriture syncopée, cassée et brève. Hallaba parle d'amour, de jeunesse et d'homosexualité. Des gens de la marge. Je donne une voix aux gens sans voix. Et vous vous essayez à la poésie... J'ai utilisé la poésie comme illustration et ponctuation. Histoire de sortir des sentiers battus. Une forme de « petite folie » et un clin d'œil au lecteur. Vous êtes journaliste, auteur, dramaturge et critique de théâtre. Conmment faites-vous pour gérer toutes ces casquettes ? Je n'ai aucune autre occupation. Je suis une personne pas du tout intéressante. (rires). Pour vous répondre, c'est une affaire de discipline très stricte. Je me lève à 6 h pour écrire. J'écris aussi sous la contrainte. J'adore cela. Vous avez la fibre pluridisciplinaire... Oui, il s'agit de versants de la création. Quand j'écris un essai sur le théâtre, c'est une forme de champ littéraire créatif. Le texte théâtral, je le rédige en arabe. J'écris dans les deux langues français et arabe. Justement, vous avez un roman qui est adapté au théâtre... Le roman Dix années de solitude sera adapté en pièce théâtrale. Sentinelle oubliée est scénarisée pour la réalisation d'un film. Il y a un lien entre tous ces versants. Je suis un raconteur d'histoire simples s'inspirant de la réalité. Ce sont des gens humbles qui peuplent mes livres. Je n'ai pas de héros dans ce que j'écris. Certains critiques travaillent sur la marginalisation dans les romans de Bouziane Ben Achour. Des universités en Algérie et Tunisie s'intéressent à mes livres. Et puis, Dix années de solitude traduit en arabe est étudié en Syrie. Y aura-t-il une suite à l'ouvrage Figures du terroir ? Il y aura une suite. Je suis au stade de la collecte des matériaux.