C'est hier qu'ont débuté, au niveau de la Médersa, les travaux du colloque sur les identités onomastiques et la construction de l'Etat en méditerranée occidentale. Organisé par le département d'histoire de la faculté des sciences humaines et sociales de l'université Mentouri de Constantine, le colloque s'inscrit dans un cadre de recherche formation ; il durera jusqu'au 7 novembre. Il est aussi la première rencontre sur les quatre prévues par le projet de recherche conjointe, initié au titre de projet de coopération de recherche, France/Maghreb sous l'intitulé : « La formation de l'espace méditerranéen : mémoire, réseaux, représentations ». Il réunira des universités de France, d'Algérie, du Maroc et de la Tunisie. Les objectifs assignés à ce colloque sont d'une importance cruciale, et ce du fait que le nom reste, de nos jours, un marqueur identitaire et un réceptacle de tous les héritages immatériels légués à une personne. Cet héritage s'inscrit dans le cadre durable de l'état civil et du contrôle de l'Etat, plaçant l'individu dans un cadre social qui peut devenir une entrave : ainsi, les homonymes, étant une caractéristique commune à toutes les langues et cultures, les services de contrôle tendent de plus en plus à rajouter des critères d'identification comme la photo, l'empreinte digitale et maintenant celle de l'iris, pour ne pas citer celui plus polémique de l'ADN. Outre le volet formation par le moyen de la recherche, les doctorants, qui participeront à ces actes, auront à intervenir sur des problématiques, dont notamment celles afférentes aux questions sur la recherche de la mémoire, l'onomastique et la prosopographie. Dans l'énoncé de l'argumentaire, élaboré par le comité scientifique du colloque, il est indiqué que la thématique permet, à l'échelle de quelques régions du Maghreb, le Constantinois en particulier, de mettre en œuvre une confrontation large des domaines se rapportant à la mémoire et, à la formation identitaire, tels l'onomastique, l'anthroponymie, la linguistique, la sociologie, l'anthropologie, le droit, etc., dans un cadre à multi-échelles : régional, national, voire méditerranéen. La thématique couvre ainsi un domaine de recherche large et peu fréquenté, elle met en œuvre un nombre important de pratiques scientifiques, souvent novatrices, qui sont autant d'outils cognitifs et techniques à mettre entre les mains des jeunes chercheurs. La matinée d'hier a donc permis aux membres du comité scientifique d'accueillir les participants, de faire une exposition du projet et de l'objet de la session, pour ensuite procéder à la présentation des doctorants et leur répartition sur les trois ateliers prévus. Pour l'après-midi, cinq communications ont été données, dont celle de Abdallah Bounfour de l'INALCO Paris, sur l'archéologie du nom propre, qui tend à confondre la patronymie maghrébine avec les risques de la linguistique ; Houcine Jaïdi de Tunisie a, pour sa part, développé des remarques sur la typologie des toponymes d'origine antique et patronymes dans la Tunisie contemporaine. Fatima-Zohra Guechi, membre du comité scientifique et enseignante à l'université Mentouri, a présenté une communication intitulée : « Du nom propre à l'état civil : de l'institution sociale à l'institution étatique » ; Tariq Madani, venu d'Oujda au Maroc a, quant à lui, exposé un travail sur les origines des noms de familles historiques au Maroc. Gregorio Salinero de l'université Paris I a soumis aux participants une thématique sur les « Mobilité, religion, pouvoirs et anthroponymie : quelles hypothèses pour l'époque moderne », à la suite de quoi, la première séance du colloque, présidée par Michel Christol, a été clôturée.