Les pluies d'une rare violence qui se sont abattues sur la région, samedi dernier, ont provoqué d'énormes dégâts aux cultures et inondé un quartier de Sayada. Situé en contrebas de la bourgade, ce quartier de construction récente n'en est pas à sa première inondation. En effet, durant la matinée du 11 novembre 2001, il sera partiellement enseveli sous pas moins d'un mètre d'eau. Les sapeurs-pompiers avaient travaillé d'arrache-pied durant toute la journée pour retirer les énormes quantités d'eau qui dévalèrent en trombe depuis le versant sud du djebel Eddis. Alors que le site avait démontré sa vulnérabilité, rien ne semble avoir été fait pour limiter les inondations de cette partie basse du village que jouxte un ancien lit de rivière. Encore une fois, ce sera pas moins de 34 familles qui quitteront précipitamment leurs domiciles, les abandonnant sous un déluge d'eau et de boue. Par endroits, le niveau de l'eau atteindra jusqu'à 50 cm. Les élèves du CEM voisin seront contraints de faire l'impasse sur les cours durant toute la journée. Les sinistrés ne trouveront leur salut qu'en se réfugiant sur une partie immergée de la route. Abandonnés à leur sort, ils ne rejoindront leurs domiciles respectifs qu'à la tombée de la nuit, lorsque l'eau qui avait envahi leurs demeures daignera se retirer. Ils seront unanimes pour dénoncer les responsables en charge des affaires de la cité. Ils mettront surtout l'accent sur l'absence d'entretien des avaloirs qui seront vite débordés par l'oued en furie. La décrue qui pourrait n'être que transitoire au regard de l'évolution de la météo, n'a pas permis aux sinistrés de profiter de l'Aïd ni de décolérer vis-à-vis de la commune qui se trouve être parmi les plus riches du pays eu égard à ses ressources qui se chiffrent à plusieurs milliards et à sa faible population. Une richesse qui n'a pas permis à ce modeste village de se doter d'un véritable réseau d'évacuation des eaux pluviales. Pour les habitants du quartier, les gros nuages qui pointent sur les hauteurs ne sont pas porteurs d'espoir.