Le président du MO Béjaïa, Noureddine Lakelak, a été placé sous mandat de dépôt, dimanche, par le juge près de la cour de Kherrata. L'information, telle une traînée de poudre, s'est rapidement propagée à Béjaïa et ses alentours. Les premiers échos en provenance de Béjaïa accréditaient la thèse d'une affaire liée aux activités professionnelles de l'intéressé (promoteur immobilier). Cette version est démentie par un proche de Noureddine Lakelak qui parle « d'une cabale montée contre notre parent et relayée à dessein par certaines parties qui cherchent à lui nuire à tout prix. Sinon, comment expliquer cette précipitation à lier cet épisode à ses activités professionnelles ? », s'interroge notre interlocuteur. Pour en savoir plus sur cette affaire, nous avons pris langue avec l'avocat de Noureddine Lakelak, maître Oulagha, qui, d'emblée, précise : « Cette affaire n'a aucun lien avec l'activité professionnelle de mon mandant. Il s'agit du domaine sportif et de sa fonction de président du MO Béjaïa. C'est une affaire de chèques sans provision émis par l'ancien président de la section football du MOB. Voici les faits. Le 3 janvier 2007, le président du MOB demande au trésorier du club de lui faire transmettre des chèques à Alger. Le trésorier (cosignataire avec Lakelak) signe les chèques (au nombre de cinq) et les confie au président de la section football qui était chargé de les remettre à l'ordonnateur. Sur les cinq chèques remis à Béjaïa, trois seulement sont arrivés à Alger. Deux ont disparu avant de réapparaître un peu plus tard au niveau de la banque, lorsque le président de section les a déposés pour encaissement à son nom. La signature sur les deux chèques n'est pas celle de Noureddine Lakelak. Elle a été imitée. Nous sommes en possession de tous les documents qui le prouvent. Le montant des deux chèques s'élève à dix-huit millions de dinars. Une somme qui n'existait pas dans les comptes du MOB. Il s'agit donc d'émission de chèques sans provision ». Selon son avocat « Noureddine Lakelak a tenté d'introduire une plainte contre le président de section pour falsification de signature, malheureusement cette requête a été rejetée pour des motifs que nous ignorons ». L'affaire passera en appel à la chambre d'accusation, lundi. Hier, le président du MOB, par le biais de son avocat, a déposé plainte avec constitution de partie civile et demandé une expertise graphologique de la signature des deux chèques. Pour conclure, maître Oulagha indique : « La mise sous mandat de dépôt de mon client revêt un caractère exceptionnel dans la mesure où il remplit toutes les garanties pour bénéficier au moins du contrôle judiciaire ». Le défenseur de Noureddine Lakelak estime que son client sera bientôt remis en liberté dans une affaire sans doute banale « grossie par des gens malintentionnés ».