Le mouvement de protestation déclenché par les étudiants de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou (UMMTO) au début de cette année s'est poursuivi hier avec l'organisation d'un rassemblement devant la bibliothèque universitaire à Hasnaoua. Depuis le début de l'année en cours, les étudiants n'ont pas cessé de dénoncer les agissements qu'ils qualifient d'« irresponsables » de la part de la directrice des œuvres universitaires. Le déplacement « de force » des résidents de la cité des garçons de l'ex-Habitat vers celle de Hasnaoua est à l'origine de cette colère qui a remis au jour le problème du déficit en matière d'hébergement à l'UMMTO. Le manque de place à la résidence des filles de Bastos a en effet contraint les responsables des œuvres universitaires à déplacer les nouvelles inscrites à la CU de l'ex-Habitat où se trouvent aussi les ateliers où travaillent les étudiants en architecture. Ces derniers, notamment ceux en fin de cycle, sont les premiers à avoir refusé d'être déplacés dans une autre résidence où ils n'existent pas un minimum de conditions pour effectuer leurs travaux pratiques. Bénéficiant de la solidarité de la coordination locale des étudiants, les résidents protestataires ont tenté vainement de convaincre la directrice des œuvres universitaires à revenir sur sa décision. Ces derniers ont improvisé une marche à partir du campus de Hasnaoua vers l'ex-Habitat. Sur place, une bagarre s'est déclenchée entre les agents de sécurité et les étudiants. Deux agents et un étudiant ont été blessés suite à cette bagarre. Une délégation de six personnes a rencontré le chef de cabinet du wali qui leur a promis de transmettre leurs doléances. Par ailleurs, près de 300 étudiants se sont déplacés au niveau de la CU de M'douha où ils ont exigé du directeur des œuvres universitaires le renforcement du transport universitaire suburbain entre Tizi Ouzou et Maâtkas. Le directeur leur a promis de transmettre leurs revendications à la direction générale des œuvres universitaires d'Alger, apprend-on par ailleurs. La situation risque donc de s'envenimer si aucune solution n'est trouvée dans les prochains jours, menacent les étudiants.