Le recours au huis clos dans les stades est devenu l'extrême solution pour les responsables du football national, pour endiguer le phénomène de la violence dans les arènes du football. Les derniers incidents ayant émaillé les rencontres ASK-WAT et NAHD-USMB ont pour la énième fois remis le débat sur la violence et les sanctions qui doivent être prises pour ne pas pénaliser les vrais amoureux du sport roi, ô combien nombreux. Le débat est contradictoire, mais la plupart s'accordent à dire que le huis clos « est une décision qui pénalise le public et ne convient pas au football ». Le président du NAHD, Mourad Lahlou, dont le club a été frappé par 4 matches sans public, estime que le huis clos n'est pas la meilleure solution pour lutter contre la violence. « Une telle décision n'est pas la meilleure solution pour endiguer la violence. Si on joue au football c'est pour le spectacle et point de spectacle sans public. Le huis clos prive aussi les supporters de clubs qui ne sont pas à l'origine des incidents. Qu'ont fait les supporters du CRB, par exemple, pour qu'ils soient privés de deux matches importants contre l'USMB et le NAHD ? Face au CABBA, le huis clos a arrangé le NAHD plus que l'adversaire car on a joué sans public et donc sans pression », dira le président husseindéen. Notre interlocuteur affirme que les responsables doivent trouver d'autres formules, autre que le huis clos, pour lutter contre la violence. Lahlou préconise de faire jouer les rencontres du club incriminé sur des terrains neutres, de prendre des sanctions financières à l'encontre des clubs dont les supporters sont à l'origine des incidents, d'empêcher les supporters perturbateurs de faire les déplacements… Cette dernière mesure est, ajoutera t-il, du ressort du service d'ordre qui doit veiller à la sécurité du citoyen à l'intérieur et aux alentours du stade, et non pas des stadiers dont le rôle se limite à la gestion du stade. Pour lui (Lahlou), le phénomène ne peut être banni sans la conjugaison des efforts de tout le monde. L'entraîneur de l'USM Blida, dont le club a été également frappé par la même sanction avant d'être revue à la baisse par la FAF après le recours introduit par les responsables du club, abonde dans le même sens. Il dira en substance : « Le huis clos n'arrange guère le football. Le public est un élément incontournable dans le football. Moi, en tant qu'ancien joueur, je ne m'imaginais jamais un jour voir un match de football sans public. S'il y a lieu de sanctionner les clubs il faut les faire jouer hors de leurs bases et revoir les sanctions financières à la hausse, mais pas priver le public d'assister au spectacle ». Zane estime que « pour pouvoir installer des stadiers pour organiser les supporters, il faudrait d'abord céder la gestion des stades aux clubs. Or, ce n'est pas le cas aujourd'hui, à l'exception de certains clubs ». Cette vision est partagée par le président Lahlou qui estime que la gestion des stades doit revenir aux clubs pour une meilleure recette et une meilleure organisation. Il cite l'exemple de l'ASO Chlef qui a fait un chiffre d'affaires annuel de près d'un milliard lorsque le stade était géré par le club, alors que le bénéfice n'a pas dépassé le 1/5e lorsqu'on lui a retiré la gestion. Même la télévision ne pourra pas transmettre un match à huis clos pour son audimat. Le match USMB-CRB aurait été prévu par l'ENTV mais après la sanction infligée par la LNF à la formation de la Mitidja, le service des sports de la Télévision a dû changer la programmation. Que dire alors du derby algérois entre le NAHD et le CRB qui draine souvent la grande foule ? Il est à souhaiter enfin que certains responsables de la discipline atténuent leurs déclarations souvent trop médiatisées et qui par moments attisent la violence.