Les militants du RND ont réussi une démonstration de force hier à la faveur du meeting de leur secrétaire général en remplissant la salle omnisports du chef-lieu de wilaya avec près d'un millier de personnes, et cela par une journée ouvrable. Cette démonstration est censée réduire à néant les quelques critiques qui l'ont ciblé localement de l'intérieur comme également pour se placer en principal adversaire du FLN avec lequel il est le seul à avoir présenté une liste dans chacune des 28 communes. A cet égard, le FLN semble être bien plus miné par la contestation, une fronde dont il a été donné un aperçu par la présence presque au complet du bureau de la kasma du chef-lieu de wilaya. Ouyahia a également reçu en renfort la présence de Ahmed Bouchaïb auquel il a rendu la politesse en demandant aux présents dans la salle de se lever en marque de déférence à ce membre des 22. Et en orateur accompli, le chef du RND exploita l'occasion pour titiller son auditoire sur la fibre nationaliste et le maintenir par petites touches sur le terrain de l'émotionnel même si le discours avait un caractère didactique. En une heure de temps, il fait un bilan de la situation du pays où il présente des motifs à satisfaction par rapport à un sombre et récent passé, mais qui également contient des sujets d'amertume. En ce sens, implicitement, Ouyahia assume ce qui a été fait jusqu'à présent, avec cependant la réserve qu'il est temps de commencer à construire la démocratie, mais en commençant par la base. Ainsi, il plaida pour la réforme de l'Etat avec pour point de départ les codes de l'APC et de la wilaya et avec en axe de mire des prérogatives plus larges pour les élus. A cet égard, explique-t-il, la moussalaha n'aura de sens que par les réformes de l'Etat, de l'économie, comme à tous les niveaux. « La moussalaha, selon son concepteur, c'est d'abord de réconcilier l'Algérien avec lui-même », contestant ainsi le fait que cette politique soit résumée au seul aspect sécuritaire. La moussalaha consiste ainsi à éradiquer les raisons qui poussent les jeunes à se faire harraga. Il critiqua en conséquence le fait que l'APW ne se réunisse que deux ou trois fois par an pour entériner les décisions de l'administration et le peu d'emprise des élus sur la réalité locale. « Je suis d'avis qu'il faut dissoudre une assemblée lorsqu'il se produit une émeute ! » Ouyahia cite à ce propos les récents événements qui ont secoué Brézina. « Qu'ont fait les élus de Brézina pour éviter l'expédition punitive de jeunes contre des djounoud ! » L'orateur cita ainsi nombre d'exemples de bonne gouvernance a contrario de « la politique papa Noël » par laquelle il cibla son successeur à la tête du gouvernement et son ministre de la Solidarité nationale.