Les syndicalistes de Touring voyages Algérie licenciés « abusivement » en décembre 2005 n'ont toujours pas réintégré leurs postes malgré une décision de justice rendue en leur faveur par le tribunal de Bir Mourad Raïs. « La direction générale de TVA, filiale de Touring club d'Algérie, persiste dans son refus à appliquer un jugement prononcé par le tribunal de Bir Mourad Raïs. Pourtant, la justice ordonne clairement notre réintégration après avoir constaté le caractère abusif de notre licenciement », indique le secrétaire général du syndicat d'entreprise UGTA-TVA, Chérif Cherfaoui, lors de son passage à la rédaction d'El Watan. Accompagné de deux de ses collègues syndicalistes, eux aussi « mis à la porte sans aucun motif » par le PDG de TVA, le syndicaliste tient à rappeler « certains faits ». « Les problèmes ont commencé à surgir lorsque le syndicat TVA a vu le jour, le 24 février 2002. On ne voulait pas de l'UGTA dans cette SPA dont une bonne partie des actions reviennent aux travailleurs », relèvent nos interlocuteurs. Ces derniers n'omettent pas aussi de relever les « transgressions flagrantes » aux lois et règlements de la part de la direction générale en ce qui concerne notamment les relations avec le partenaire social. Le PDG est encore mis à l'index pour avoir dit niet à l'entrée de deux représentants du comité de participation (CP) au conseil d'administration (CA). Motif invoqué : « Votre entrée au CA relève de l'impossible du fait que l'entreprise a un statut de SPA (société par actions), donc de droit privé », tonne le président du CA dans une correspondance datée du 22 mars 2005. Cet impair administratif ne passera pas inaperçu par les services du ministère du Travail. Ceux-ci saisis par le syndicat ont vite fait d'épingler les dirigeants de TVA. « De droit public ou privé, votre entreprise se doit d'accepter au sein de son conseil d'administration deux représentants du CP du moment qu'elle emploie plus de 150 travailleurs, et ce, conformément à la loi 90-11 du 21 avril 1990 », peut-on lire dans un courrier adressé par l'inspection du travail au PDG de l'entreprise privatisée. Les syndicalistes licenciés, eux-mêmes actionnaires de TVA, tiennent à signaler que la partie incriminée a tenu à n'appliquer que le volet financier du verdict, « ignorant totalement l'aspect le plus important, c'est-à-dire la réintégration des syndicalistes ». Contacté pour recueillir sa version des faits, le PDG s'est contenté de dire que ses services s'apprêtent à traduire de nouveau les syndicalistes licenciés devant les tribunaux. Pour quelles raisons ? « Diffamation et injures » sont les griefs retenus. Pas de réponse cependant pour ce qui est du fait que TVA ait refusé d'appliquer une décision de justice, autrement dit la réintégration des cadres syndicalistes. Le mandat syndical de ces derniers expire en 2008.