En dépit du jugement définitif rendu en sa faveur le 30 janvier 2007, le secrétaire général de la section syndicale de NAFTAL (CLP) de Chlef, Rabah Ahmed, licencié le 20 mars 2006, attend toujours de retrouver son poste en qualité de gestionnaire de niveau 1. Son employeur refuse, d'après lui, d'appliquer la décision de justice n° 40/2007 ordonnant sa réintégration dans son poste initial et le paiement de 90 000 DA au titre des dédommagements pour licenciement « abusif ». Il nous exhibe à cet effet tous les documents officiels, dont le jugement définitif, par lesquels la juridiction concernée lui a donné gain de cause, mais qui restent toujours en souffrance au niveau de la direction de NAFTAL de Chlef. « J'ai frappé à toutes les portes mais aucun responsable n'a daigné se conformer à la décision de justice. Les gestionnaires concernés continuent à faire fi des lois de la République, car, après avoir mis fin injustement à ma relation de travail, ils refusent à présent d'exécuter un jugement rendu au nom du peuple algérien », nous a déclaré Rabah Ahmed lors de son passage à la rédaction, samedi dernier. Lacunes L'affaire remonte au mois de novembre 2005 lorsque la section syndicale transmet un compte-rendu au PDG de NAFTAL à Chéraga. Il y est notamment relevé « certaines lacunes dans la gestion du district commercialisation de Chlef, lesquelles portent préjudice à l'intérêt de l'entreprise ». Parmi les griefs retenus figurent « la location d'un modeste appartement pour la somme de 20 000 DA, la réfection de cet appartement aux frais de l'entreprise, l'utilisation abusive des carnets d'essence, les recrutements anarchiques et la passivité dans l'étude des cahiers des charges des soumissionnaires ». La réaction de la direction de l'entreprise ne s'est pas faite attendre, mais sous forme de sanction à l'encontre des membres de la section syndicale, dont le premier responsable sera licencié sur la base d'un « dossier disciplinaire et d'une décision du conseil de discipline de base ». Au lieu de soutenir son représentant dans ses moments difficiles, l'union locale de l'UGTA se manifestera à son tour par la suspension de l'agent concerné en lui interdisant, sans en préciser les motifs, toute activité syndicale. Toutefois, le tribunal de Chlef, siégeant en matière social, rejettera toutes ces accusations et ordonnera à l'entreprise l'intégration du syndicaliste dans ses fonctions au sein de NAFTAL. Cependant, la décision butte sur l'obstination des responsables concernés qui refusent toujours de rétablir l'intéressé dans ses droits.