Les jeunes préfèrent le football à la politique. Faire campagne au moment où un match se joue en direct à la télévision, c'est commettre un hors-jeu en termes de programmation. Le MSP, qui a animé jeudi un meeting dans la commune des Ouadhias, s'attendait à cette concurrence « déloyale » du sport roi en Algérie. Résultat : l'intervention de Boudjerra Soltani, qui était initialement prévue à 14h, sera différée au sifflet final de la rencontre JSK-ESS. Un quart d'heure auparavant, il avait plus de monde dans les cafés où les citoyens ont pris place devant le petit écran pour suivre cette chaude empoignade que dans la salle des conférences. Conscient de l'enjeu du jeu et de la joute électorale, l'hôte de la ville commencera son discours en titillant la fibre « footballistique » de l'assistance en disant : « Regardez, même les banderoles du parti portent les couleurs du club. » S'ensuit un long plaidoyer sur la nécessité d'aller voter le 29 novembre. « Le changement que nous prônons, c'est l'alternance démocratique. La démocratie se construit via l'urne et non pas par la destruction et l'émeute », a-t-il asséné devant un parterre mixte tout acquis à sa cause. Evaluant la première semaine de la campagne électorale, le cheikh s'est montré satisfait des sorties des partis en lice. « Contrairement à ce qui se dit, la campagne n'est pas terne. Mais il est vrai que les électeurs attendent de nous du concret. Le citoyen a horreur de la langue de bois et de la démagogie. Dans d'autres pays, le président de la République fait son discours en 7 minutes, alors que chez nous, cela prend plus de 2 heures de temps », a-t-il déclaré en substance. Sur un autre plan, l'intervenant a indiqué que 850 communes du pays (sur 1541, ndlr) sont déficitaires. Dans le même contexte, il a suggéré la révision du code communal et de wilaya « afin que l'élu puisse recouvrer ses prérogatives ». En outre, le président du MSP estime que la bataille en Algérie est socioéconomique et non idéologique. « Nous devons parler moins et agir plus », dit-il.