Une dizaine de jours après son coup d'envoi, la campagne électorale reste toujours boudée par les citoyens qui semblent plutôt préoccupés par leur dur quotidien. La mainmise de l'administration sur les assemblées locales, la gestion décriée des APC, la carence des élus sortants dans la prise en charge des problèmes relevant de leurs attributions, sont parmi les causes à l'origine de ce désintérêt manifeste. Le message délivré lors des dernières législatives, à travers un fort taux d'abstention, était pourtant clair, mais il ne semble pas avoir été pris en considération par les décideurs et les partis « assurés de gagner des sièges dans les futures assemblées locales ». La crise socioéconomique que vit la population a encore éclipsé davantage la scène politique et accentué la défiance des electeurs vis-à-vis de ces élections. Dans la rue, dans les cafés ou dans les foyers, on ne parle que du phénomène des harraga, de l'amendement introduit par le gouvernement pour l'annulation d'une aide financière au profit des sinistrés d'El Asnam et de la manière dont sont accordés les marchés publics, notamment ceux des revêtements des routes. « D'un côté, on ne fait rien pour imposer la loi votée par le parlement au profit des occupants des 20 000 logements en préfabriqué, construits suite au séisme de 1980, et de l'autre, on vient pleurnicher sur notre sort, à l'occasion des campagnes électorales », indiquent des citoyens dépités. « Regardez ce qu'on a laissé comme bilan de gestion : routes et trottoirs dégradés, cités clochardisées, quartiers envahis par la saleté et égouts éclatés », soulignent d'autres. Pour eux, les partis, à de rares exceptions, continuent sur la même voie (déroutante) en privilégiant les mêmes réflexes et le même discours, sans se soucier des préoccupations et du malaise qui ronge la société, ni proposer des solutions concrètes pour y remédier. Rendez-vous le 29 novembre prochain.