A quelques jours d'un rendez vous électoral aussi important pour les collectivités locales, l'ambiance est toujours triste et n'augure rien de bon pour la suite des événements. Les partis ont beau multiplier les meetings et rencontres publiques, rien n'y fit. Le désintérêt est manifesté par beaucoup de citoyens, qu'ils soient jeunes, adolescents ou personnes âgées. Les premiers s'en prennent aux élus sortants qui, d'après eux, n'ont rien fait pour améliorer leur quotidien. Il n'y a, à leurs yeux, aucune infrastructure de loisirs, ni aucune prise en charge des jeunes, exclus du système scolaire ou livrés à eux-mêmes. Certains nous montrent la situation désastreuse dans laquelle se trouvent les quartiers défavorisés, où tout manque : centres culturels, espaces verts, réseaux d'assainissement, éclairage public, etc. Les adultes abondent dans le même sens en exprimant leur courroux au sujet, notamment du mépris affiché par les élus quant à l'accueil du public et leur carence dans le règlement des problèmes essentiels de la population. « Des élus nous ont trahis et ont abusé de notre confiance. Ils n'obéissaient qu'aux ordres de leurs maîtres et de groupes d'intérêts et aujourd'hui, ils viennent solliciter nos voix comme si de rien n'était », lancent des pères de famille. Au delà de la crise sociale, un autre facteur aussi important a joué en défaveur de la classe politique, à savoir la gestion des listes électorales par l'Administration locale. Que ce soit lors de ces élections ou avant celles qui les avaient précédées, des voix se sont élevées, en effet, pour dénoncer les rejets massifs et « injustifiés » des candidatures de personnalités et d'intellectuels ainsi que les obstacles dressés devant des partis dits de l'opposition. « A quoi sert aujourd'hui de nous dire que l'Administration est neutre et que les élections seront propres et honnêtes. Nous avons appris à ne pas trop compter sur ce genre de déclarations », diront d'autres citoyens. Toujours est-il que le cœur n'y est plus et que les préoccupations des Chélifiens sont plutôt ailleurs.