Face au déficit en ternes de débouchés, les étudiants sont en droit de s'interroger sur l'opportunité du lancement de la filière administration et gestion sportive. Deux cent soixante-dix nouveaux diplômés dans la filière administrative et gestion sportive sortis de l'université de M'sila en juillet dernier vivent une profonde inquiétude depuis qu'ils se sont vu refuser l'accès aux concours et aux emplois, sous prétexte que leur diplôme n'a aucune validité et ne figure pas dans la nomenclature de la Fonction publique. Ces étudiants, qui constituent la première promotion, ne savent plus à qui s'en remettre. « Nous nous sommes inscrits durant l'année universitaire 2003-2004 pour l'obtention d'une licence en éducation physique et sportive conformément à la circulaire n °01 du 25 mars 2003 portant le code 909, et nous avons poursuivi pendant quatre années une formation en éducation physique et sportive en égard au cursus universitaire en la matière, nous dira l'un deux. Et nous avons été surpris par l'intitulé de diplôme ‘'Licence en administration et gestion sportive'' ». Et d'ajouter : « Après quatre années de labeur, on nous a délivré un diplôme qui ne répond pas à nos vœux exprimés lors de notre inscription lors de l'année universitaire 2003-2004. » « Parce que, a-t-il soutenu, on voulait poursuivre une formation dans la filière éducation sportive et aucunement dans une filière lancée à tire expérimental, ne répondant a priori à aucun besoin et que cette spécialité, a-t-il précisé, concerne les étudiants nouveaux qui seront inscrits pour l'année universitaire 2007-2008. » Le directeur des études de l'université de M'sila, Ouali Dehimi, dira que « la filière éducation physique et sportive, figurant dans la circulaire n°1 du 25 mars 2003, portant le code 909, a été ouverte dans notre université par erreur, laquelle a été corrigée au mois de janvier de l'année 2004 et aussitôt remplacée par la filière administration et gestion sportive. » Et d'ajouter que « la situation de la première promotion de cette filière, née des lacunes enregistrées au niveau de la Fonction publique qui avait toute latitude depuis le temps d'inscrire cette spécialité dans sa nomenclature, et d'éviter de créer la panique chez ces nouveaux diplômés. » Face à cette situation, ces nouveaux promus ont le sentiment d'avoir été floués par le fait qu'après avoir opté pour une formation, ils se sont vu délivrer un diplôme en administration et gestion sportive qui, a priori, ne semble répondre aux besoins d'aucun secteur. « Plus de 500 étudiants sont inscrits en quatrième année dans cette filière et connaîtront la même situation que nous sommes en train de vivre », nous dira Billal, avec amertume, lui, à qui on a refusé de passer le concours de magistère au niveau de l'université de Chlef. Face à ce déficit en termes de débouchés les 1500 étudiants inscrits dans la filière à l'université de M'sila, tout un chacun est en droit de s'interroger sur l'opportunité de son lancement (de la filière) et de ses objectifs. Boudaoud Saïd, président du Comité national pédagogique (CNP), député FLN, rencontré à l'université de M'sila où il enseigne, et pour justifier la création de cette filière, dira à ce propos que « l'ouverture de deux postes d'éducation sportive dans chaque école primaire permettra l'embauche progressive des diplômés de cette filière jusqu'à atteindre 52 800 diplômés ». Et d'ajouter : « Cette proposition a été discutée au niveau de la commission de l'éducation de l'APN dernièrement. » En attendant que cette proposition, née avec l'idée de la généralisation de la pratique sportive dans le milieu scolaire, – qui n'a, d'ailleurs, jamais vu le jour – les nouveaux diplômés iront gonfler les rangs des chômeurs et rêver d'une vie meilleure sous d'autres cieux.