Le mandat écoulé demeure, selon les anonymes et les observateurs au fait de la gestion de la collectivité, une tache noire dans l'histoire de la capitale des Hauts-Plateaux, tant il a été marqué par les destitutions, les croche-pieds et les innombrables tentatives de retrait de confiance, déjouées par l'administration qui n'est pas exempte de tout reproche. Pour de nombreux citoyens, « les élus ont failli à leur mission ». Sollicités, de nombreux élus, issus des quatre formations (FLN, Islah, RND et HMS), qui ont siégé à l'hôtel de ville, estiment que leur mandat a été difficile. « Les divergences au sein des groupes majoritaires se sont négativement répercutés sur la bonne marche de l'assemblée, qui a éprouvé d'innombrables difficultés pour honorer nos engagements », dira un FLNiste. Un autre pointe du doigt l'exécutif communal, et déclare : « Si l'assemblée n'a pas été à la hauteur des attentes des électeurs d'une aussi grande agglomération, la faute incombe en premier lieu à l'exécutif qui a failli. Pour preuve, l'instance, devant suivre les projets décidés et votés par l'assemblée, ne s'est pas réunie des mois durant. On ne peut s'attendre à des merveilles dans pareille situation de blocage. Pis encore, certains membres de l'exécutif communal ne s'adressaient même pas la parole ». Et d'ajouter : « Il ne faut pas se voiler la face, le climat au sein de l'exécutif était délétère. L'atmosphère chargée de méfiance a, le moins que l'on puisse dire, envenimé les choses ». Ce sentiment ou témoignage, c'est selon, est partagé par bon nombre de sortants, qui ont voulu remettre sur le tapis les histoires des lettres anonymes qui ont fait rage durant le mandat, les plaintes déposées par les uns contre les autres et les démissions d'élus très influents du FLN et d'El Islah. Les enquêtes des services de sécurité, qui ont épluché de nombreux dossiers, sont les autres faits saillants d'un mandat que la population voudrait mettre aux oubliettes. Dire que les pouvoirs publics ont injecté des milliards rien que pour redorer le blason d'une cité qui mérite, eu égard à sa position et ses potentialités, un bien meilleur sort. « La tutelle, qui a laissé faire, est dans une certaine mesure responsable de notre échec, et a, par contre, doté la municipalité de gros moyens financiers pour prendre en charge divers projets restés, faute d'un bon suivi, en rade », dira un élu du rassemblement démocratique qui explique mal le fait que le bail de l'équipe sortante ne soit pas ponctué par un bilan. Celui-ci estime, à l'instar de bon nombre de ses concitoyens, que la prochaine assemblée aura du pain sur la planche, d'autant que les questions relatives au parking à étages, qui fait toujours défaut à la cité, les vendeurs à la sauvette qui écument les alentours du Souk Abacha (l'autre plaie du centre-ville), la gestion du parc d'attractions, du marché des fruits et légumes, ainsi que les histoires de la cité Kerouani, la tour d'El Aâli qui balafre le look de la ville et l'insalubrité qui porte un sacré coup à l'image de marque de l'agglomération, sont restés cinq années durant en stand-by.