Le président de la République ne rate aucune occasion pour faire l'éloge de Sétif. Les sétifiens sont flattés, apprécient et à juste titre les compliments du chef de l'état qui n'emprunte, protocole oblige, que ces bichonnés chemins donnant accès aux infrastructures à inaugurer. L'autre face de la capitale des hauts-plateaux et des autres contrées, submergées par les croche-pieds et tacles des élus, est cachée. Pour le visiteur d'un jour, la cité est propre et son aspect urbanistique n'est pas abîmé. Hélas, ses habitants et les urbanistes sont d'un autre avis. L'insalubrité vous agresse à chaque coin de rue. Avec leur sachet noir, les spéculateurs de l'immobilier ont balafré le look de bon marché et « Chiminou » pour ne citer que ces deux quartiers qui ont, à l'instar d'autres, perdu leur quiétude et cachet. N'étant détenteurs d'aucuns projets pour la ville, ces élus, qui ne se rendent pas compte que le bout du tunnel est pour bientôt, s'adonnent à un combat de coulisses où tous les coups sont permis. Les coups bas s'entend. L'un brandit l'histoire des fournitures scolaires, l'autre parle de la khaïma, des constructions illicites, des voitures endommagées et des récurrents retraits de confiance refusés par le chef. Face à tant de gâchis, on ne peut demeurer indifférent. D'autant que l'adulée du premier magistrat du pays, qui a mis au monde Asma, Mounir, Idris, Maylis... ses nouvelles énergies, se meurt. oui ! cette adulée se meurt !