Pour que justice soit rendueLes ateliers de formation en journalisme, organisés les 21 et 22 novembre à Sétif pour les journalistes de l'est du pays, ont été, outre leur aspect didactique, un hommage rendu à notre collègue et ami Abdelhaï Beliardouh, à l'occasion de la commémoration du 5e anniversaire de sa disparition. De fait, le 22 novembre 2002, il fera le grand voyage dans de terribles circonstances. La corporation entière n'arrive pas à faire son deuil, d'autant plus que la justice n'a pas encore tranché pour châtier ceux qui étaient à l'origine de ce terrible drame ayant frappé, tel un couperet, le monde de la presse dans notre pays. Une Algérie profonde, où l'exercice du noble métier d'informer n'est pas une sinécure, et qui continue de s'exercer sans statut, et qui plus est, avec un code pénal bis. C'est parce qu'il a osé rapporter des faits qui impliquaient un « notable » de la ville de Tébessa que Azza, comme aimaient à l'appeler ses intimes, n'est plus parmi nous. Il était la lanterne d'une ville assombrie par les pratiques maffieuses, dont le parrain n'est autre qu'un certain Saâd Garboussi, occupant à l'époque le poste de président de la Chambre de commerce et d'industrie des Nemmemcha. Ce dernier l'avait kidnappé, séquestré, agressé et torturé sans aucun remords et sans respect pour la dignité humaine. Abdelhaï Beliardouh, ce journaliste bien au fait de la réalité locale, avait cru à la liberté d'expression, sans se douter que celle-ci a ses fossoyeurs qui pêchent dans les eaux troubles pour assouvir leurs desseins sordides.