Sous le thème « quelle biotechnologie pour les pays du Sud ? », un colloque international regroupant un grand nombre de chercheurs venus des quatre coins du globe et plus d'une centaine d'universitaires algériens représentant toutes les universités du pays, se tient depuis hier au complexe Les Andalouses. Dans son allocution d'ouverture de ces travaux, auxquels prennent part deux représentants du NEPAD, le président du comité scientifique organisateur de cette rencontre, a indiqué de prime abord que des milliards ont été investis dans la recherche, dans les pays riches qui réunissent à eux seuls 97% des revenus tirés de la biotechnologie à l'échelle mondiale, avant d'ajouter que malgré les grands progrès réalisés en sciences médicales, les maladies curables et évitables sont la cause de beaucoup de décès dans les pays du Sud. Des maladies infectieuses sont, selon ce chef de département de biotechnologie de l'université d'Oran, la cause de 52% des décès enregistrés en Afrique. Evoquant le fossé qui sépare les pays riches et le reste du monde, l'orateur a indiqué que plus de la moitié de la population de ces pays vit de l'agriculture, contre 7% seulement dans les pays développés. En revanche, souligne-t-il, le rendement reste du domaine de l'incomparable, c'est dire que le rapport de la productivité du travail serait de 1 à 500 entre les pays du Sud et ceux du Nord. En d'autre terme, explique M. Baba Ahmed, un agriculteur du Nord produit 500 tonnes d'un produit à l'hectare, alors que celui du Sud n'en produit qu'une seul tonne. En effet, insectes et autres parasites, conjugués à la sécheresse et les sols appauvris ainsi que les techniques archaïques affectent la productivité avant et après récolte, soulignera-t-il en regrettant au passage qu' « en dépit des grandes avancées de la science en général et de la biotechnologie en particulier, dans les pays du Nord, des phénomènes nocifs comme l'insécurité alimentaire, la détérioration de l'environnement et les maladies diverses guettent de plus en plus 80% de la population mondiale ».