Une entreprise de biotechnologie de production de kits de diagnostics moléculaires spécifiques aux pays arabes dénommée "Wiratech", vient de voir le jour à Es-Senia. Selon, Ahmed Bey, le président du comité d'organisation du Colloque international de biotechnologie, qui a ouvert ses travaux samedi à Oran, Wiratech est actuellement en phase d'expérimentation de ses produits, qui permettront, selon plusieurs applications dont l'évaluation de la compatibilité des transferts d'organes. Toutefois, ces produits,vont, selon Ahmed Bey, satisfaire la demande du marché national et arabe. le procédé de fabrication en lui même est innovant, unique au monde et résistant aux variations des chaînes de froid et à la chaleur. En effet, "Wiratech", une "Start-up", la première du genre à l'échelle nationale, dont le règlement intérieur a été élaboré par des universitaires algériens et étrangers, rentrera en phase de production dès l'obtention de son registre du commerce. " Nous travaillons avec des universitaires du pays et des partenaires étrangers dont des universitaires de Montpellier (France) qui ont mis sur pied ce genre d'entreprises " dira Ahmed Bey plus explicite. Le financement de "Wiratech", est un montage constitué d'apports des enseignants, actuellement engagés dans des négociations avec un soutien financier. "Nous prospectons au niveau du département de biotechnologie de l'université d'Es-Senia les modalités de création de ce type d'entreprises avec les étudiants", indiquera Ahmed Bey. Le kit de diagnostic moléculaire est utilisé spécialement au niveau des hôpitaux et des cliniques spécialisées dans les transferts d'organes. Ahmed Bey, a assuré dans ce contexte, que les "prototypes seront améliorés pour permettre d'autres applications et toucher d'autres secteurs". Par ailleurs, le Colloque international sur la biotechnologie dans les pays du Sud, placé sous le thème " Quelles biotechnologies pour les pays du sud ", a permis aux spécialistes algériens et étrangers de débattre d'une série de thèmes inhérents au sujet. Le directeur du département de biotechnologie de l'université Es-Senia et président du comité d'organisation, le professeur Baba Ahmed Bey, a, dans sa communication, invité les chercheurs des pays du Sud à se pencher sur des aspects biotechnologiques qui leur sont spécifiques, précisant que "les produits consommés par les pays du Sud et manufacturés dans les pays de l'hémisphère Nord ne prennent pas en considération leurs spécificités sociales et environnementales". Faisant référence aux différents secteurs qui font appel à la biotechnologie, M. Ahmed Bey a indiqué que cette spécialité "connaît un grand développement qui impose aux chercheurs et aux spécialistes des pays du Sud des adaptations et une actualisation de leurs connaissances pour éviter une dépendance scientifique préjudiciable à plusieurs égards". Pour développer cette spécialité en Algérie, M. Baba Ahmed Bey a préconisé la nécessaire mise sur pied d'une stratégie nationale et des plans de développement étalés sur 10 à 15 ans. "Le Centre national de biotechnologie, implanté à Constantine ne pourra pas à lui seul assumer cette charge, ce qui nécessite l'investissement dans cette spécialité qui prend actuellement les allures d'une révolution mondiale", a-t-il précisé. Il a appelé à la création d'incubateurs d'entreprises de biotechnologie qui donneront naissance, à leur tour, à des "Start-up" qui seront une interface productive entre l'université et la société. Ces "Start-up" offriront aux chercheurs et aux enseignants universitaires un cadre légal pour la création d'entreprises dans différentes applications comme la production de Kits de diagnostics moléculaires "qui sont des supports didactiques de grande importance dans les travaux pratiques des étudiants", conclut-il. Pour sa part, le directeur du "West African biosciences network" (WABNET, réseau ouest-africain des sciences biologiques), le Professeur Diran Makinde, a indiqué que " cette rencontre constitue une opportunité pour tisser des liens et échanger les expériences entre les spécialistes des pays africains. Elle permettra également le développement de la coopération entre les laboratoires des pays de l'hémisphère Nord et leurs homologues du Sud".