Les soixante ex-travailleurs de l'ENAED (entreprise nationale d'approvisionnement domestique) attendent le versement de leurs indemnités de congédiement depuis 7 mois. Il faut préciser que l'unité ENAED d'El Hoggar est en cessation d'activité depuis le 11 avril 2007. Dès lors, les travailleurs fulminent contre leur employeur car certains d'entre eux ont été contraints de passer le Ramadhan dans des conditions très pénibles. Pourtant, disent-ils, leur PDG (aujourd'hui liquidateur) avait affirmé que le règlement de leurs indemnités devait se faire dans les meilleurs délais. Certains membres de la cellule de liquidation de l'unité avaient abondé dans ce sens en précisant même que cette régularisation ne devrait pas dépasser un mois ! Or, à ce jour, c'est le statu quo le plus complet. Ce qui a incité les travailleurs à multiplier en octobre dernier les démarches, non seulement auprès de l'inspection du travail, mais aussi de la wilaya. Mais même l'intervention de l'inspection du travail auprès de la société de gestion des participations (tutelle de l'unité) n'a rien donné. Un cadre de cette entité (SGP) s'était contenté de donner des assurances pour régler ce conflit avec célérité, sans plus. Pire encore, les salariés ont été récemment très étonnés d'apprendre que le dossier concernant leurs indemnisations a été confié aux domaines d'Alger ! Cette procédure, initiée à la dernière minute, disent-ils, semble les inquiéter au plus haut point, car cela va encore retarder le dénouement de ce conflit. Ne cachant pas leur déception, certains d'entre eux ont déclaré : « au regard de la loi, notre ex-employeur était l'ENAED avec laquelle nous avons conclu des contrats de travail, et non avec les domaines. Par conséquent, notre régularisation ne doit pas transiter par une autre institution. Nous réclamons nos droits, car aujourd'hui nous n'arrivons plus à subvenir aux besoins de nos familles ». De plus, affirment-ils, l'employeur n'a jamais évoqué de telles conditions au moment de leur licenciement. En fait, c'est un véritable cri de détresse lancé par ces travailleurs qui ont le sentiment d'avoir été bernés dans cette affaire. Face à cette situation, ils ont décidé de saisir le chef du gouvernement. Il n'est pas exclu que ce cas fasse tache d'huile, d'autant plus que des centaines d'autres entreprises seraient ciblées par la dissolution.