La direction de la culture de la wilaya d'Alger vient d'annoncer la restauration de palais et mosquées présentant le caractère historique de l'ancienne médina situés dans le périmètre à protéger. Une information qui vient, faut-il noter, s'imbriquer sur d'autres nouvelles ressassées depuis des années. Dès lors, il ne m'est pas aisé de saisir la teneur de cette annonce qui est loin d'être un scoop, dans la mesure où certains sites font l'objet de restauration depuis des années, mais faute de qualification et de flouse, nombre d'opérations sont à l'arrêt. A l'image de la plus ancienne mosquée, en l'occurrence Djamaa Sidi Ramdane, dont les travaux traînent en longueur, en largeur et en volume, au même titre d'ailleurs que Dar El Hamra, Dar El Cadi ou Dar Ahmed Bey dont on fait l'impasse sur leur sort en matière de restauration. Et passe de la Citadelle (Dar Essoultane) dont les bureaux d'étude algériens et le polonais PKZ sont de nouveau appelés à la rescousse. D'ailleurs, je me permets d'ouvrir une parenthèse pour noter que le terme « restauration » de monuments de haute valeur historique ou esthétique est devenu polysémique, selon une lectrice de Mostaganem, rompue à la chose archéologique. Notre lectrice de la région du Dahra, qui nous fait un clin d'œil, tient à mettre les pendules à l'heure. Sa réflexion est on ne peut plus pertinente autour de l'acception de certains concepts utilisés et admis dans le langage de restauration. En effet, s'agit-il d'opération de réfection, de réhabilitation, de rénovation, de reconstitution, de « relookage » ou tout simplement de colmatage ? A dire vrai, la restauration du patrimoine, dont l'acception m'échappe, est menée à pas comptés. Parallèlement, l'Ofares, chargé, depuis quatre ans, par la cellule fonctionnelle de réhabilitation, de sauvegarde et de la gestion urbaine de La Casbah, n'a pas fait mieux en matière de réhabilitation du bâti traditionnel et ce, faute d'entreprises spécialisées dans la restauration. Alors que des demeures s'effondrent, d'autres que le CTC a biffées à la croix rouge sont toujours occupées. L'on ne sait plus qui sauver. Qui pleurer. Les occupants ou le patrimoine qui va à vau-l'eau ? Et pourtant, le décret exécutif n° 03-324 du 5 octobre 2003, portant Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés (PPSMVSS), est clair. Mais entre le texte et la réalité, l'image prête moins à l'optimisme.