La ville côtière de Ténès cache un véritable trésor d'une valeur historique inestimable. Malheureusement, celui-ci reste quasiment méconnu du grand public. Il s'agit du Vieux Ténès, l'ancienne ville fondée par les Arabes d'Espagne en l'an 875 après J.-C., selon des informations concordantes. Construit sur un plateau de rocher, il surplombe la nouvelle ville bâtie par l'armée coloniale et le port commercial. Il est ceinturé à l'ouest par la route nationale Ténès-Chlef et à l'est, par l'oued Allalla. Le site sur lequel sont venues se greffer de nouvelles constructions à usage d'habitation et autres constitue aujourd'hui l'un des plus importants quartiers populaires de la commune. Il représente, de l'avis de tous, un pan entier du riche passé historique de la région comme en témoigne la présence de vestiges archéologiques et de mosquées parmi les plus anciennes du pays et de l'Afrique du Nord. Il y a d'abord Bab El Badr, la principale porte d'accès des remparts du Vieux Ténès qui dominent la mer et qui avaient servi, selon les services de l'archéologie de Chlef, de mur de protection contre les ennemis. L'ouvrage qui demeure encore debout a néanmoins subi des dégradations humaines et naturelles, faute de mesures de protection. Non loin de là, se dressent les trois mosquées Lala Aziza, Sidi Ahmed Boumaâza et Sidi Belabès, dont la conception architecturale en fait de prestigieux monuments historiques et culturels de la ville de Ténès et même du pays. On rapporte que la mosquée Lala Aziza a été baptisée du nom d'une princesse très chère à son père qui a dû ensuite faire don de ce lieu de culte à la Médina. L'attachement particulier à sa fille l'avait, en outre, poussé, dit-on, à l'enterrer juste à côté de cette mosquée avec deux jarres, l'une pleine d'or et l'autre d'argent. Leur état de conservation et de préservation est jugé bon dans l'ensemble par la direction de l'archéologie de la wilaya, dans la mesure où elles font l'objet d'une opération de restauration menée sous la direction de spécialistes de ces services. Cependant, vu leur importance et leur ancienneté, ces édifices nécessitent, affirme-t-on, un classement officiel parmi les sites historiques à protéger afin de pouvoir bénéficier des fonds nécessaires à leur sauvegarde et entretien continu. Cela permettra, du coup, de mettre en valeur ce riche patrimoine pour son exploitation judicieuse à des fins touristiques, d'autant qu'il est situé à l'entrée d'une ville côtière et à quelques mètres seulement de la route reliant Ténès au chef-lieu de wilaya.