La nouvelle Assemblée populaire de la wilaya de Béjaïa (APW) sera installée aujourd'hui dans l'après-midi et l'incertitude reste entière s'agissant de la couleur politique de celui qui présidera l'institution les cinq prochaines années. Le poste à forte charge politique ne sera obtenu qu'au prix de tractations et celles-ci ont d'ailleurs commencé au lendemain de la proclamation des résultats et devaient se poursuivre hier encore dans la soirée. Avec 16 sièges obtenus sur les 43 qui composent l'institution, le FFS est appelé à négocier l'appui soit des 11 élus du RCD ou celui des 10 élus du FLN — le RND n'y occupant que 6 sièges — pour pouvoir conserver un perchoir qu'il a déjà occupé pendant les trois derniers mandats. Selon nos informations, l'intérêt des représentants du parti de Hocine Aït Ahmed s'est porté en premier sur les élus du FLN dans la continuité d'un deal peu précis qui avait, à l'occasion de la dernière mandature, vu des voix du FLN aller au candidat FFS. Il se trouve cependant que le FLN et le RND pourraient en l'occurrence être tentés par un regroupement de leurs voix qui neutralisera au décompte celles du bloc FFS. Encore faut-il que les deux sigles soudés sommairement au sommet par l'alliance présidentielle trouvent les ressources et les motivations pour lui donner un prolongement au niveau local. Ce que jusque-là on n'a pas vu se réaliser. Le scénario mettrait le RCD en position d'arbitre. Celui-ci pourrait être sensible, pour sa part, à l'idée d'accentuer l'échec de son rival en le privant de la tribune de l'APW, du moins si l'on se réfère à ce qu'auront été les relations entre les deux partis depuis 17 ans, soit depuis l'ouverture au multipartisme. Juste des scénarios aux côtés d'autres que l'on pourra aligner tant la mosaïque dégagée ouvre la voie à de nombreuses combinaisons. La perspective des sénatoriales puis les compositions des staffs exécutifs dans certaines municipalités sont les principales cartes à jouer avancées dans les discussions, selon nos sources. Les élus du FFS affichaient hier une confiance qu'ils disent tirer des implications politiques de leur majorité relative acquise à l'issue du scrutin. « L'on n'osera tout de même pas attenter à la souveraineté populaire », nous confiait Hamid Ferhat, tête de liste et candidat assuré du parti à la présidence de l'assemblée. Rien ne semble acquis cependant puisqu'une délégation du FFS s'était rendue hier au siège de la mouhafadha FLN pour négocier, juste avant que ne passe dans les mêmes locaux celle du RCD. Ce qui laisse croire que le parti de Belkhadem se retrouve à son tour dans la position d'arbitre pour l'élection d'aujourd'hui. A rappeler que la présidence de l'assemblée ne revenant pas, comme c'est le cas pour les APC, à la liste majoritaire, l'élection se fait à bulletins secrets et tranche entre des candidats qui peuvent être aussi nombreux que le sont les listes agréées par les urnes. A défaut de la majorité absolue des suffrages, un deuxième tour est organisé qui oppose les deux premiers candidats.