Le collectif des travailleurs de Districh est mobilisé depuis l'annonce de la dissolution de cette entreprise. Il s'oppose fermement au « démantèlement » de cette société nationale de distribution de chaussures, tel que décidé par la société de gestion des participations industries manufacturières. Les travailleurs ne veulent pas être mis devant le fait accompli. C'est dans cet esprit que des assemblées générales des sections régionales du syndicat ont été organisées à travers les régions du pays où cette entreprise est implantée. Au terme de ces assemblées, les travailleurs ont adopté certaines propositions qu'ils comptent soumettre à leur tutelle. Pour eux, deux options s'offrent aux pouvoirs publics : ou bien ils acceptent la cession des fonds de commerce en gérance libre aux travailleurs, comme cela avait été le cas de 110 magasins en 2001, ou bien ils leur accordent des indemnités conséquentes que le syndicat a évaluées à 3 millions de dinars pour chaque employé licencié. Le secrétaire général du syndicat de Districh, Belkacem Mermioui, assure que le groupe a les moyens d'offrir cette prime de départ aux employés de Districh. « Rien que les dépôts, ils peuvent rapporter 80 milliards de dinars au minimum », signale-t-il. M. Mermioui souligne que les travailleurs appréhendent la perte de leur emploi. L'Etat, selon lui, doit assumer les conséquences de sa politique qui consiste à se désengager de l'activité distribution. « Qu'on nous indemnise pour la perte de nos emplois. La plupart des travailleurs ont entre 20 et 30 ans d'expérience au sein de Districh, et qu'est-ce qu'on leur propose ? Dans le meilleur des cas, 40 millions de centimes d'indemnités. Ce montant ne peut même pas couvrir l'achat d'un véhicule pour travailler comme taxi clandestin », s'insurge-t-il. D'après lui, le processus de dissolution de Districh se fait dans l'opacité la plus totale. « La SGP veut renvoyer les travailleurs chez eux pour accaparer des magasins qui sont bien situés dans les artères les plus fréquentées des grandes villes, dont ceux de Didouche Mourad, Larbi Ben M'hidi, à Alger, et ceux du centre-ville à Constantine », accuse-t-il. Il en veut pour preuve l'obstination de ses responsables à refuser une audience au syndicat qui souhaiterait être associé dans les discussions concernant l'avenir de l'entreprise. Dans ce contexte, les travailleurs font appel au président de la République pour qu'il intervienne afin que leurs droits soient respectés. D'ailleurs, ils ont adressé une lettre au chef de l'Etat pour l'interpeller sur leur situation.