L'avenir de l'entreprise publique de distribution de chaussures (Districh), filiale du groupe Leather Industry, se décidera lors d'une réunion qui regroupera la direction générale du groupe ainsi que la société de gestion des participations industries manufacturières et le partenaire social, a-t-on appris auprès du secrétaire général par intérim du syndicat d'entreprise, Slimane Ghalem. L'option de la liquidation n'est pas à l'ordre du jour, a-t-il tenu à souligner. Le syndicat de l'entreprise compte faire une série de propositions afin de pérenniser l'activité de l'entreprise qui se trouve être, à l'instar de plusieurs entreprises publiques, à la croisée des chemins. La situation financière de Districh est viable, assure Slimane Ghalem. « Jusqu'à présent, les salariés ont toujours été payés à temps et nous n'avons pas d'arriérés de salaires. Nous avons aussi une clientèle fidèle. En somme, l'activité de Districh n'est pas parasitaire », soutient-il. Districh est cependant très affectée par une note de la direction générale du groupe Leather Industry émise en juillet 2006 qui lui enjoint de s'approvisionner uniquement pour répondre à des commandes fermes. « C'est une mesure handicapante », affirme M. Ghalem, avant d'enchaîner : « Il y a un risque sur l'entreprise. Nous sommes en train de puiser dans nos stocks pour l'activité détail. » Aussi, Districh ne s'approvisionne auprès de ses fournisseurs que pour répondre aux marchés institutionnels. Cette disposition intervient au moment où une déferlante de produits chinois bas de gamme a été enregistrée dans le marché national, déplore notre interlocuteur, qui signale que ce n'est pas tant la concurrence, somme toute normale dans une économie de marché, qui leur fait le plus de mal, mais le fait que Districh soit obligée de payer des taxes fiscales et parafiscales alors qu'il n'en est rien pour leurs concurrents. L'entreprise est aujourd'hui en quête de moyens financiers pour mettre en œuvre son plan de développement afin d'éviter de passer à la trappe, comme certaines filiales du groupe Leather Industry. Le salut viendrait de la vente des infrastructures à l'arrêt de Districh, qui seraient une dizaine, estime M. Ghalem. « Nous avons fait notre évaluation et l'argent généré par ces ventes sera largement suffisant pour couvrir les dépenses des investissements que nous souhaitons entreprendre », a-t-il relevé. La restructuration de Districh passe par le relookage de l'ensemble des magasins et une stratégie de marketing efficace afin de faire face à la concurrence, qui, elle, ne lésine pas sur les moyens, confie M. Ghalem. La formation du personnel sur les nouvelles techniques de vente est également importante, poursuit-il. Districh compte actuellement trois unités régionales et une soixantaine de magasins. Son effectif est passé de 3000 à 400 employés. Ces derniers sont ouverts à toute initiative qui permettrait de maintenir l'activité. « Nous sommes pour un partenariat qui ramène la savoir-faire et des capitaux pour investir. Les travailleurs sont eux aussi prêts à reprendre l'entreprise. Nous étudierons toutes ces possibilités au cours de la séance de travail de septembre », conclut M. Ghalem.