Les travailleurs de l'entreprise publique de distribution de chaussures (Districh), filiale du groupe Leather Industry, sont montés au créneau hier par la voix de leur syndicat pour demander « des clarifications » concernant leur avenir. Après avoir été informés de la décision des pouvoirs publics de procéder au démantèlement de leur entreprise, ils avaient constitué une plateforme de propositions où ils revendiquent une privatisation de l'activité en leur faveur et assurer ainsi sa continuité au lieu d'une dissolution de leur entreprise. Ils attendent toujours une réponse de la société de gestion des participations industries manufacturières, mais celle-ci tarde à venir. « Ils veulent pousser au pourrissement », s'indigne le secrétaire général du syndicat d'entreprise, Belkacem Mermioui. Il en veut pour preuve la note qui interdit aux magasins de s'approvisionner en dehors des commandes fermes et qui ne répond, selon lui, qu'à une logique de pourrissement. D'autant plus, souligne-t-il, que l'entreprise n'est pas totalement destructurée et est à jour en matière de salaires. Le syndicat devait rencontrer la SGP le 8 octobre, mais cette rencontre a été annulée. Il a été informé d'une façon informelle que la SGP a rejeté ses propositions. « Les travailleurs ont peur. Ils sont dans l'angoisse totale, car leur avenir est incertain », relève notre interlocuteur. « Nous voulons récupérer le fonds de commerce. Les locaux appartiennent aux APC et aux OPGI », affirme encore M. Mermioui. « Nous sommes ouverts à toute démarche qui va préserver les emplois », a-t-il ajouté. « Les 350 travailleurs des 60 magasins répartis à travers le territoire national sont victimes d'un chantage de la part de la SGP. Cette dernière menace en effet d'accorder l'enveloppe de 17 milliards au titre de l'indemnité à une autre entreprise si les travailleurs continuent à refuser l'option de démantèlement. Autrement, la SGP ne leur garantit pas à l'avenir des indemnités », soutient le SG du syndicat. Dans ce contexte, les travailleurs rejettent catégoriquement la dissolution de Districh. D'autres solutions existent, dira à ce propos leur représentant. « Nous ne demandons ni plus ni moins que l'application de la politique qui consiste à céder en gérance libre les magasins aux travailleurs », souligne encore M. Mermioui qui fera savoir que 110 magasins sur les 350 que comptait avant Districh ont été cédés aux travailleurs suivant cette démarche. Le SG du syndicat n'hésite pas cependant à dénoncer les visées de certains milieux qui convoitent les magasins de Districh, notamment ceux situés dans les artères principales des grandes villes comme Alger, Oran et Constantine. « Nous sommes mobilisés contre ces milieux occultes. S'il y a privatisation, il faut qu'elle soit au profit des travailleurs », avance-t-il.