Le bureau du syndicat d'entreprise de la société nationale de distribution de chaussures (Districh) s'est réuni hier pour faire le point sur les actions menées jusque-là pour faire fléchir les pouvoirs publics quant à la décision de dissoudre cette entité économique. Les membres de ce syndicat, qui se sont présentés hier au siège de notre rédaction, demandent à être reçus par la Société de gestion des participations (SGP) des industries manufacturières afin d'être associés dans les discussions sur l'avenir de l'entreprise. Le statu quo adopté jusqu'à présent par le directoire de la SGP devient de plus en plus insupportable pour les travailleurs qui s'interrogent sur leur avenir après la perte de leur emploi. Ils signalent qu'aucune décision officielle n'a été prise jusqu'à présent. Seule la direction du groupe Leather Industry leur a signifié « le démantèlement de Districh » sans qu'ils aient été associés au processus ayant abouti à cette décision qui revient en dernier ressort au conseil d'administration, soutiennent-ils. « Nous sommes dans une impasse. On veut nous indemniser en se basant sur les dispositions de la convention de branches qui stipule que chaque employé à droit à deux mois par année de travail, mais on refuse de nous informer sur ce qu'on compte faire du patrimoine », souligne Slimane Ghalem, membre du syndicat. Les travailleurs, ajoute-il, ont le droit de savoir ce que la SGP compte faire des 60 magasins qui constituent le réseau de Districh. « S'ils veulent créer une autre entreprise alors pourquoi ne pas garder au moins une partie de l'effectif et ouvrir le volet social pour les autres ? S'ils ont choisi la privatisation, le futur acquéreur ne sera que satisfait d'avoir le réseau avec un personnel qualifié », relève ce syndicaliste en rappelant que lors d'une réunion avec la SGP et la direction de la maison mère en mars dernier, il n'était nullement question de dissolution mais d'un plan de redressement. « On nous pousse vers la porte de sortie », accuse M. Ghalem. La dissolution de Districh qui entraînera le licenciement de 350 travailleurs s'inscrit en porte-à-faux avec la politique du gouvernement qui vise à créer des emplois pour endiguer le chômage, souligne-t-il encore. Pour lui, toute solution doit aller dans le sens du maintien des emplois. Il fera remarquer que « la moyenne d'âge des employés est de 30 à 40 ans. Que voulez-vous qu'ils fassent après la fermeture de Districh et des indemnités dérisoires ? » M. Ghalem signalera qu'au-delà de la dissolution de cette entreprise emblématique, c'est tout le secteur du cuir algérien qui est en phase de disparition n'étant pas inclus dans la stratégie industrielle du pays. « On ne voit aucune volonté de sauver et de prendre en charge une activité aussi importante que le cuir, alors que chez nos voisins tunisiens et marocains, ces industries sont florissantes au point d'exporter vers d'autres marchés », note-t-il.