L'association El Anis lui ouvre ainsi les portes. Quelques années plus tard, il crée, avec ces deux complices, la troupe Ibtissama. Le trio Sando, Bando et Pipo fait un tabac. En 2002, notre bonhomme, qui prend des galons, forme un duo avec Pitcho, sous le label de la coopérative El Farah. Les chansons des spectacles, donnés par ces artistes adulés et aimés par les enfants des différents établissements scolaires et crèches des hautes plaines sétifiennes, sont tirées du répertoire français. Insatisfait, Pipo, à la quête de textes et d'un style qui vont le distinguer, se met à la recherche d'écrits adaptés à l'enfant algérien, et à ce sujet, il déclare : « Les contacts avec les éducateurs et les enseignants de différents paliers m'ont permis de sortir mon premier album Foushat El Atfale (promenade des enfants). Le deuxième, Aghani Pipo (les chansons de Pipo), est venu juste après. Le troisième, Ana El Kalam (Moi le stylo), paraîtra dans quelques jours. Il comportera plusieurs titres tels que : Al Azhare Al Djamila, Nersoumou Bil Alouane, Doudou Saghiri... Ce nouveau produit va emballer mon petit public, très friand de nouveautés, j'en suis convaincu … », et notre interlocuteur d'enchaîner : « Nos spectacles sont divertissants et éducatifs à la fois, d'autant qu'ils sont co-écrits par des professionnels de l'éducation nationale, sachant que les thèmes traitent de sujets tels que : Al Amana, Al Asnane, Al Madrassa, Al Aïd … ». Comme l'appétit vient en mangeant, le calendrier de ce jeune artiste ne désemplit pas. Répétitions, studio, théâtre, tournées, enregistrement… Même en période estivale, Pipo travaille et s'amuse comme un enfant, et ce en donnant du plaisir aux bambins des colonies de vacances, qui en redemandent. Il conclura en disant : « Les radios locales et nationales m'ont permis d'enregistrer des génériques d'émissions pour enfants (Radio Sétif, Chaîne I et El Bahdja) ». En artiste qui se respecte, et ne cultivant pas la langue de bois, notre interlocuteur ne s'empêche pas de lancer une flèche en direction de l'unique, qui ne réserve pas, d'après lui, un programme spécifique à ce genre de public, adepte du petit écran.