Au moment où la population de Boukhelifa scrute l'horizon en portant tous ses espoirs sur la nouvelle assemblée communale, élue le 29 novembre dernier, la situation actuelle semble au contraire la décevoir. L'APC échoit désormais au vieux parti du FLN, avec une majorité relative de deux sièges sur les sept existant, avec la reconduction de Salah Djahnine, pour la troisième fois, au poste du président de l'APC. Les autres partis, à savoir le FNA et le RCD, ont, eux également, obtenu deux sièges chacun et le dernier siège est revenu à une liste indépendante. Pour le FNA, selon sa tête de liste, Zerouklane Abdallah, qui n'a pas pu digérer son « échec », l'alliance avec le FLN ou le RCD n'est pas souhaitée. « Mais cela dépend de nos électeurs qui nous ont confié leurs suffrages », nous dit M. Zerouklane, le P/APC sortant qui ajoute, toutefois, que le blocage de l'APC n'est dans l'intérêt ni de la population ni encore des élus. De son côté, le RCD maintient son refus catégorique d'aller siéger au sein de l'exécutif de l'APC tout en insistant sur le passé « peu reluisant » des précédents mandats. « Nos électeurs penchent vers le blocage et nous devons respecter leur choix », nous a déclaré un membre de la liste RCD. La colère des élus de ce parti, nouveau dans l'APC de Boukhelifa, est fortement accentuée par l'abrogation, au lendemain des élections locales, du critère d'âge appliqué avant cela pour la désignation du P/APC qui aurait pu lui profiter. Ils trouvent « injuste la décision du ministère de l'Intérieur qui a amendé sans consultation le décret ». Approché, le nouveau P/APC, M. Djahnine, désigné à la faveur du critère du plus grand nombre de suffrages exprimés, s'est dit « favorable à toute initiative constructive émanant des autres partis pour conjuguer tous nos efforts. On est là pour construire et non pour prendre toute une population en otage ». « On entend dire que des élus ne vont pas s'allier avec le nouveau maire. C'est vraiment faux puisque c'est la population qui fera les frais du blocage pendant cinq ans. On n'aura ni budget ni projet », soutient un jeune universitaire.