La wilaya de Tlemcen est réputée pour ses hivers sévères : gel et vents incisifs. La neige fait régulièrement son apparition sur les hauteurs de Lalla Setti, dès la fin décembre. Cependant, ces caprices de la nature profitent différemment aux habitants de la région. Dans le sud de la wilaya, à une trentaine de km du chef-lieu, à Sebdou, Bouihi et Sidi Djillali, les autochtones, de braves citoyens vivant dans la précarité, redoutent cette période de l'année en raison des moyens dérisoires dont ils disposent pour y faire face. Le plus affligeant, ce sont les élèves des écoles, contraints de suivre les cours dans de véritables réfrigérateurs, comme l'attestent des enseignants, impuissants devant cette réalité amère. « La plupart des classes sont démunies de chauffages, d'où la difficulté de retenir l'attention de nos apprenants. Et pour vous dire franchement, même nous, nous travaillons difficilement et nous ne faisons que résister, malgré nous, au froid et au gel qui envahissent les salles de cours ». Selon des informations, des élèves issus des couches sociales défavorisées, sèchent carrément les cours. Mais comment est-ce possible que dans la même wilaya, des établissements scolaires soient mieux dotés que d'autres ? « Vous savez que les écoles du primaires sont gérées par des APC et là est toute la question : certaines communes ont du mal à payer leurs employés, comment voulez-vous qu'ils dotent les écoles de chauffages ; ce n'est pas une priorité », témoignent des parents d'élèves, résignés. Et dire qu'à la veille de la rentrée scolaire, des responsables, enthousiastes, tenaient à rassurer que tous les élèves étudieraient dans les mêmes conditions… Un petit tour du côté de Sebdou démentirait tous les discours politiques pompeux.