Issad Rebrab a suggéré que le gouvernement supprime la TVA qui est de 17%, de sorte à maintenir le prix de l'huile de table à un seuil abordable pour le consommateur. Il préconise le développement de la culture des graines oléagineuses pour mettre fin à la dépendance de l'Algérie du marché international. Le prix de l'huile de table produite par Cevital connaîtra une autre majoration en janvier 2008 après celle enregistrée récemment, a indiqué hier le PDG de ce groupe agroalimentaire, Issad Rebrab, lors d'un point de presse qu'il a animé au siège de son entreprise. Cette hausse sera à hauteur de 75 DA la bonbonne de 5 litres, a-t-il précisé. Le patron de Cevital a imputé cette augmentation à la flambée des prix des huiles brutes, matières premières utilisées pour la production d'huile de table. Les cours du soja et du tournesol ont connu respectivement des hausses de 98% et 100%, a-t-il signalé. A cela s'ajoutent la TVA et les frais induits par le fret, a-t-il poursuivi. Issad Rebrab a assuré que cette décision obéit à une logique économique. Son entreprise, afin de ne pas vendre à perte, se devait de répercuter les fluctuations des cours des matières premières dans le marché mondial sur les prix de vente. Les prix des huiles produites par Cevital ont déjà subi jusqu'à présent des augmentations entre 17 et 30%, selon le conférencier. Il a exclu que ces produits alimentaires aient fait l'objet de spéculations étant donné que le marché est couvert à plus de 250%, dont 140% rien que par le groupe Cevital qui détiendrait près de 70% des parts de marché. Les stocks acquis au moment où les cours étaient à un niveau appréciable ont épargné à Cevital de revoir ses prix à la hausse, mais la tendance haussière s'est installée par la suite, contraignant ce groupe à procéder à un tel réajustement, souligne M. Rebrab qui soutient que même avec ces augmentations les prix restent en deçà de ceux pratiqués sur le marché international. « Le bidon de 5 litres nous revient à 492,53 DA, alors que nous le cédons à 480 DA aux distributeurs », explique-t-il. Il jette la balle dans le camp du gouvernement qui devrait, a-t-il affirmé, supprimer la TVA qui est de 17%, de sorte à maintenir le prix de l'huile de table à un seuil abordable pour le consommateur algérien. « Pourquoi on ne considère pas l'huile comme étant un produit de première nécessité, à l'image de la semoule, du pain ou de la farine ? », s'est-il interrogé, tout en relevant que ce produit est subventionné en Tunisie, alors qu'au Maroc la TVA ne dépasse pas les 10%. M. Rebrab a préconisé le développement de la culture des graines oléagineuses pour mettre fin à la dépendance de l'Algérie du marché international. Un tel investissement pourrait générer plus de 100 000 emplois et des recettes de 700 millions de dollars en exportations, a-t-il avancé. Il a également révélé que les prix de l'huile de table auraient pu être stabilisés si son projet de réalisation d'une unité de trituration d'une capacité de 15 000 tonnes par jour n'avait pas été bloqué, même après avoir obtenu l'autorisation du chef du gouvernement. Le développement des graines oléagineuses et l'unité de trituration auraient permis à l'Algérie de passer du statut d'importateur à celui d'exportateur pour les huiles brutes et les tourteaux, a-t-il conclu.