Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Cevital explique l'augmentation du prix des huiles végétales et annonce une baisse du prix du sucre Conférence de presse hier de Issad Rebrab, P-DG du groupe
Alors que les cours mondiaux des huiles végétales ont flambé sur le marché international, Cevital annonce une baisse du prix du sucre. Concernant le tarif du sucre, le P-DG de Cevital a indiqué que le prix de ce produit a connu une baisse de plus de 26% en l'espace de 15 mois : de septembre 2006 à aujourd'hui, il est passé de 57,50 DA le kilo (toutes taxes comprises/TTC) à la sortie d'usine, à 42,50 DA le kg/TTC. Le patron de Cevital a également abordé la situation tarifaire des huiles végétales, dont les augmentations inquiètent de plus en plus les Algériens, en premier lieu les ménages. “Les augmentations des huiles ne sont pas le fait des producteurs, encore moins de Cevital”, a déclaré M. Rebrab, en rappelant que son groupe vend ses huiles à “des prix inférieurs à ceux du marché mondial”. “Cevital a su faire de bons achats par anticipation et n'a pas répercuté toutes les augmentations du marché mondial”, a-t-il précisé. En plus clair, le groupe agroalimentaire, un des cinq producteurs d'huile en Algérie et dont la part du marché s'élève à 70%, aurait contourné les prix du marché mondial, grâce à ses propres stocks, pour permettre une stabilité relative des coûts sur le marché algérien. Le gouvernement et les distributeurs interpellés Dans sa démonstration, le patron de Cevital a essayé de donner une idée des coûts des huiles brutes (matière première) tels qu'affichés sur le marché international. Il a ainsi soutenu qu'entre janvier et décembre 2006, l'huile de soja a connu une hausse des prix de 142%, alors que l'augmentation de l'huile de tournesol a dépassé les 162%. Il a également indiqué que pour la seule année 2007 (entre janvier et décembre), les prix des huiles brutes ont continué à flamber sur le marché international : le coût de l'huile de soja est passé de 605,26 dollars à 1 035 dollars, soit une augmentation de 98%, tandis que l'huile de tournesol a atteint le prix de 1 300 dollars et enregistré une hausse de 100%. Mais, ce n'est pas tout, a signalé Issad Rebrab, puisque le relèvement des prix des huiles a entraîné celui de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et celui du fret maritime qui, lui, a atteint les 65 dollars US la tonne. “Nous subissons les frais de transport entre l'usine et le distributeur”, a expliqué l'intervenant, avant de présenter les prix pratiqués par Cevital. Dans son exposé, M. Rebrab a rappelé les trois marques d'huile vendues par son groupe sur le marché national, à savoir l'huile Fleurial plus, “la star des huiles”, à 100% tournesol et enrichie aux vitamines A, D et E, l'huile Fridor “un mélange de tournesol, de soja et de super oléine”, très indiquée pour la friture et “utilisable plus de 12 fois”, et enfin l'huile Elio “un mélange de soja et de super oléine” qui convient aux fritures et assaisonnements. D'après le P-DG de Cevital, les trois marques d'huile n'ont subi, en guise d'augmentation, que la TVA. Plus concrètement, le bidon d'huile de 5 litres de Fleurial plus est passé de 523,50 DA à 612,50 DA (89 DA de TVA), celui de Fridor de 461,54 DA à 540,00 DA (78,46 DA de TVA) et celui d'Elio de 410,26 DA à 480,00 DA (69,74 DA de TVA). Issad Rebrab a assuré que les prix pratiqués par sa société sont inférieurs à ceux adoptés par nos voisins, particulièrement ceux affichés au Maroc (plus de 5% de différence dans les prix). Il a aussi clairement signifié que le groupe Cevital n'a rien à voir avec les prix pratiqués par les détaillants, affirmant qu'il “n'a aucune prise ni aucun pouvoir sur les prix de détail”. “Il appartient aux différents intervenants, distributeurs et gouvernement, à travers la TVA, d'intervenir, chacun en ce qui le concerne, pour alléger la pression sur le consommateur et faire ainsi face à la spéculation, si spéculation il y a !” a-t-il déclaré. Passage d'importateur à celui d'exportateur Le patron de Cevital a, cependant, averti qu'au niveau de sa raffinerie, les stocks d'huiles s'achèveront à la fin décembre 2007 et qu'il sera, par conséquent, contraint de revoir les prix à la hausse, si aucune décision n'est prise pour faire face aux fluctuations des cours mondiaux. Et, pour remédier à cette “situation de crise”, il a soumis trois propositions. Il a demandé “la suppression immédiate” des 17% de TVA sur les huiles alimentaires, comme cela se fait déjà pour les produits de première nécessité (semoule, lait, etc.), afin de neutraliser en partie les augmentations. À moyen terme, il a avancé l'idée de la réalisation, par Cevital, d'une unité de trituration d'une capacité de 15 000 tonnes/jour. Un projet dont le dossier, introduit auprès des autorités nationales, y compris auprès de la chefferie du gouvernement, et approuvé dans les principes, est “en attente des autorisations nécessaires à sa mise en œuvre”. Dans le même temps, il s'agira, selon Issad Rebrab, de développer la culture des graines oléagineuses, avec le concours des différents acteurs, c'est-à-dire les pouvoirs publics, les agriculteurs et les industriels. “La culture des graines oléagineuses, notamment le tournesol, est réalisable dans le pays. Elle a pour but de produire nos propres huiles brutes et de créer 100 000 emplois dans le secteur de l'agriculture”, a-t-il relevé. Puis d'ajouter : “Cela mettra l'Algérie à l'abri des fluctuations des cours mondiaux et la fera passer du stade d'importateur à celui d'exportateur pour les huiles brutes et les tourteaux.” Le P-DG de Cevital a, dans ce cadre, plaidé pour “la libération des initiatives”, espérant que son projet d'unité de trituration trouvera écho auprès des dirigeants. Plus loin, il a annoncé que le groupe, disposant d'une capacité de 140% dans le domaine des huiles, exporte une partie de ses produits, qu'il est sur le point d'installer deux filiales d'huile, en Libye et en Arabie Saoudite. “En 2008, nous allons exporter les excédents de tous nos produits, en veillant d'abord à couvrir les besoins du marché national”, a conclu M. Rebrab. H. Ameyar